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Clash ou simple différend ? Les prérogatives des élus de l'APW font polémique

par A. Mallem

Sans aller jusqu'à parler de clash entre les deux institutions, des membres de l'assemblée populaire de wilaya de Constantine ont révélé que le courant ne passe plus entre le bureau de l'assemblée et le wali de Constantine. Et le différend qui porterait principalement sur le rôle dévolu aux élus de cette assemblée aurait conduit «au report de la session ordinaire qui devait se tenir le 24 juin dernier», indiquent des sources concordantes.

Rencontré hier, un membre du bureau de l'APW nous a déclaré avec dépit que les activités de l'assemblée sont bloquées à cause du manque de collaboration des directeurs de l'exécutif. «A défaut de pouvoir disposer des données chiffrées et documentées fournies par les directions de l'exécutif, nous a-t-il expliqué, nous ne pouvons élaborer les rapports à présenter à la session. Et les informations demandées ne nous ont pas été fournies par les responsables sollicités», a-t-il affirmé en effet.

Selon notre interlocuteur, il y a maldonne manifestement et celle-ci a fait avorter la tenue de la session précitée. Les élus ont déclaré avoir été choqués aussi par la position exprimée par le wali qui leur dénie toute prérogative de contrôle des institutions publiques ou des projets, surtout ceux relatifs à la préparation de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ». Ils ont soutenu que le programme des préparatifs de cet événement de grande portée ne cesse de soulever les critiques de la population qui veut être informée de tous les tenants et aboutissants de celui-ci. Aussi, d'autres membres de l'assemblée que nous avons également interrogés ont abondé dans le même sens en critiquant la position du wali. Ne faisant pas partie du bureau de l'APW, ils ont néanmoins soutenu que la fonction de contrôle rentre dans leurs prérogatives. «Nous sommes élus par la population de la wilaya et nous sommes donc ses représentants. Nous sommes là pour veiller à ses intérêts», ont-ils affirmé avec conviction.

Selon eux, la loi leur confère cette prérogative, «sinon pourquoi nous sommes là? Ont-ils questionné.

Nous ne voulons pas être une simple chambre d'enregistrement alors que de grands projets engageant le présent et l'avenir de la wilaya sont en train d'être menés sans que l'on soit informés ou consultés ». Et de citer comme exemple la préparation de la manifestation de 2015. Selon eux, les préparatifs de celle-ci ont accumulé beaucoup de retard et l'on veut maintenant combler ces retards en un temps record. «Déjà que les dernières élections présidentielles ont incontestablement freiné les projets rentrant dans ce cadre, ont-ils argumenté. Vient ensuite le mois de Ramadhan où, comme chacun le sait, l'activité est considérablement réduite. Ensuite viendra le mois d'août où tout le monde va sortir en congé. Que restera-t-il alors pour ce programme dont la réalisation est vraiment compromise ?».

Mais des membres de la même assemblée que nous avons également interrogés ont affirmé le contraire et ont estimé que la position du wali est logique. «C'est vrai que l'APW n'est pas un organe de contrôle.

C'est un organe consultatif qui peut seulement jouer un rôle de suivi des projets. Malheureusement, certains de ses membres ne font pas la différence entre contrôler et suivre. Nous ne sommes pas là pour contrôler, mais pour suivre et faire des propositions».

Hier, au cours de la sortie du wali dans son inspection hebdomadaire des chantiers des projets des infrastructures et celles en réhabilitation et rentrant dans le cadre de la préparation de l'événement de l'année prochaine, les observateurs de la scène locale ont remarqué l'absence du président de l'APW au côté du wali et ils ont vite fait de conclure au clash. «De toute façon, dans les jours qui viennent nous seront fixés sur la réalité d'un tel différend, ou s'il ne s'agit que d'un simple mécontentement d'élus frustrés », nous a déclaré un responsable local.