Contrairement aux
années précédentes où la culture de la datte était l'apanage de grands
arboriculteurs du sud de la wilaya, plus particulièrement à Brezina et à
Boussemghoun qui rivalisaient dans la production, l'on assiste actuellement à
une marginalisation des palmeraies qui meurent à petit feu. Main-d'œuvre qui se
raréfie, espaces maraîchers qui rétrécissent tels une peau de chagrin. Pis
encore, la relève n'est plus assurée au même titre, nous dit-on, que dans la
culture du grenadier qui, après avoir connu ses heures de gloire dans les
années soixante-dix et quatre-vingt, a totalement disparu du paysage dans les
communes de Chellala et Arbaouet. Pour l'heure, la Direction des services
agricoles tente tant bien que mal de redresser la barre en stimulant les jeunes
de ces localités et en les incitant à reprendre le flambeau. Les palmeraies ne
couvrent que quelque 120 hectares avec une production annuelle, cahin-caha, de
4610 quintaux par an. Très peu, jugent les connaisseurs, sachant que la qualité
de Bousemghoun se distingue des autres espèces par sa qualité exceptionnelle et
ses vertus curatives. L'on a su qu'elle s'arrache à prix d'or sur les étals du
nord du pays et est très recherchée par les laboratoires médicaux de l'Europe.
Les amateurs de ce fruit légendaire qui fait oublier la faim doivent désormais
se contenter de la confiture de dattes pour agrémenter et relever les gâteaux
et les sucreries.