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MEDEA : CONDAMNEE A 20 ANS DE PRISON POUR FALSIFICATION DE «FREDHA»

par R. Benaouda

Après s'être absentée pour la troisième fois, devant les différentes autorités judiciaires compétentes, une vieille dame, répondant aux initiales A.C., âgée de 74 ans et demeurant dans la wilaya de Tipaza, vient d'être condamnée par contumace par le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, à une peine de 20 ans pour «falsification de «Frédha», alors que ses deux coaccusés, répondant aux initiales B.B. et A.B., âgés respectivement de 53 et 42 ans et demeurant également à Tipaza, qui étaient poursuivis pour faux témoignage, ont été acquittés.

Une affaire qui a fait, selon l'arrêt de renvoi, un total de 26 victimes appartenant à la grande famille du mari, qui venait de décéder, de la principale accusée dans cette affaire, A.C. en l'occurrence. Une affaire dont les faits remontent à l'année 1994 mais dont la plainte déposée par les victimes n'avait eu lieu qu'en 2007. Une affaire dans laquelle la principale accusée demanda aux deux coaccusés respectivement le «taxieur de cette famille» (B.B.) et un voisin (A.B.) de «témoigner devant notaire que le défunt n'avait laissé que deux héritières qui sont sa femme (NDLR : l'accusée) et leur unique fille» selon les déclarations des deux coaccusés lors de leur interrogatoire par le président du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, M. Mohamed Martil. Ce à quoi ce dernier rétorqua : Mais connaissiez-vous bien cette famille ? Etiez-vous ses amis intimes ? Sur quelles bases aviez-vous témoigné ?». Et les deux coaccusés de donner la même réponse : «Nous lui avions fait confiance tout simplement et elle nous avait induits volontairement en erreur, monsieur le Président».

Après que le procureur de la République eut réclamé trois ans de prison ferme et une amende à l'encontre des deux coaccusés, la défense en la personne de Maître Mohamed El-Amine Mehri plaidera non coupables pour ses deux mandants : «Ils ont commis involontairement un délit mais certainement pas un crime. Ils ont été abusés par la principale accusée. C'est pourquoi ils méritent l'indulgence et les plus larges circonstances atténuantes de cet honorable tribunal auquel nous faisons confiance». Et ce sera finalement l'acquittement pur et simple qui a été prononcé en faveur de B.B. et A.B.