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43 millions d'utilisateurs arabes de Facebook, 1,3 million sur Twitter

par Yazid Ferhat

Les pays arabes comptent plus de 43 millions d'utilisateurs du réseau social Facebook, contre 1,3 million d'utilisateurs de Twitter. Comparativement à d'autres pays de même rang, les réseaux sociaux ont une importante place parmi les utilisateurs de l'Internet. Pas moins des deux tiers de cette population ont des comptes Facebook dont la croissance est constante dans la région.

Le réseau social Twitter a du mal à pénétrer dans le monde arabe, contrairement à Facebook qui demeure le média social le plus populaire et qui ne cesse de prendre de l'ampleur. C'est ce que révèlent les dernières statistiques sur les réseaux sociaux, analysées par le site socialbakers.com. Néanmoins, ces statistiques révèlent une disparité entre le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord notamment pour l'utilisation de Twitter. Ce média social a une place plus importante parmi les internautes arabes du Moyen-Orient qui sont les plus actifs sur la toile. Twitter a réussi à pénétrer 8,6% de la population koweitienne à fin mars dernier. Le Koweït compte la plus active des communautés sur ce réseau avec plus de 58 millions de tweets durant le mois de mars. Il est suivi par le Bahreïn avec 4,8 % de taux de pénétration, le Qatar 2,22 %, les Emirats arabes unis (EAU) avec 2,16 %, et l'Arabie saoudite 1,37 %. En Afrique du Nord, c'est l'Egypte qui compte la plus grande communauté Twitter avec seulement 0,26% de taux de pénétration pour une population de plus de 83 millions d'habitants. Le Maroc et la Tunisie arrivent en 2e position avec 0,10 % chacun, la Libye 0,07% et l'Algérie clos le bas du tableau avec 0,02 %. Il faut noter que pour Twitter est considéré comme utilisateur actif celui qui « tweete » au moins une fois par mois. La communauté active des Twitter au monde arabe est évaluée à plus de 1,3 millions en mars dernier. L'Arabie saoudite compte la plus importante part avec 393.000 d'utilisateurs actifs, suivie du Koweït et des EAU avec respectivement 235.000 et 175.000 utilisateurs. En Afrique du Nord, l'Egypte compte le plus grand nombre d'utilisateurs (215.000), le Maroc (33.400), la Tunisie (10.800), l'Algérie (7.870) et la Libye (4.450). Les statistiques démontrent par ailleurs une évolution « constante » en nombre d'utilisateurs actifs depuis le début de l'année dans cette région.

Le roi Facebook

Le réseau social Facebook reste le plus populaire dans toute la région du monde arabe, avec plus de 43 millions d'utilisateurs à fin mai dernier. La pénétration de ce réseau est la plus importante au Moyen-Orient par rapport aux pays de l'Afrique du Nord. Aux Émirats arabes unis 61 % de la population est sur Facebook, contre 35.31 % en Jordanie, 35.14 % au Liban et 32.92 % au Koweït. En Afrique du Nord, la Tunisie détient la palme, avec 29.31 % de la population connectée à ce réseau social, suivie du Maroc 14.47 %, de l'Egypte 14.09 %, l'Algérie 10.32 %, la Libye 8.49 % et de la Mauritanie avec 2.81 %. Ces chiffres présentés par le site www.socialbakers.com témoignent de la cote grandissante du réseau social Facebook parmi les internautes arabes. La région de l'Afrique du Nord compte pas moins de 23 millions de comptes Facebook, enregistrant une évolution moyenne de l'ordre de 19 % depuis le début de l'année en cours. Durant cette période, le réseau social a enregistré plus de 3,5 millions de nouveaux inscrits. L'Egypte, à elle seule, a compté près de deux millions de nouveaux utilisateurs depuis le début de l'année. Les statistiques démontrent aussi que ce sont les jeunes qui investissement le plus les réseaux sociaux. La tranche d'âge 18-24 ans totalise près de la moitié des utilisateurs, suivie par les 25-34 ans. Les sujets des post traitent, en majorité, des aspects politiques des mouvements de la région. Les mots qui reviennent le plus souvent sont la Syrie et l'Egypte, deux pays en pleins bouleversements. Cependant, la faible pénétration des réseaux sociaux dans les pays arabes (comparativement aux pays du même rang), conjuguée à la faiblesse de pénétration de l'Internet, bousculent quelque peu l'idée « reçue », selon laquelle les médias sociaux ont joué un rôle important dans les soulèvements populaires qui se sont propagés à travers le monde arabe depuis décembre 2010.