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Le chef de la mission des observateurs européens à Oran : La question de la consultation du fichier électoral national est toujours posée

par Ziad Salah

José Ignacio Salafranca Sanchez-Neyra, chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, accompagné de son équipe, a effectué un «saut à Oran qui n'a pas excédé une heure». «A cause du retard de son vol» l'emmenant d'Alger, dira-t-il. Il est venu à Oran pour accompagner l'équipe «des observateurs de courte durée» qui vient renforcer celle sur place, dite «équipe d'observateurs de longue durée».     Dans sa conférence de presse qui a eu lieu au siège de la wilaya, au lieu du Sheraton initialement, il n'a répondu en fait qu'à six questions.

Pourtant, la présence des journalistes a été digne des grands événements. La question de la consultation du fichier électoral national a été parmi les questions auxquelles le diplomate européen (un eurodéputé portugais) a répondu. Tout en rappelant la position de l'administration algérienne concernant ce sujet, rendue publique avant-hier par le biais d'un communiqué diffusé par l'APS, il laissera clairement entendre l'insistance de sa mission à vouloir consulter ce fichier national.

Pour ce, il doit (re) prendre contact avec le ministère de l'Intérieur. Interrogé si cette insistance repose sur des «suspicions» ou des «suppositions», renvoyant à la polémique sur le sujet provoquée par les déclarations du RCD sur le grossissement du corps électoral et reprise par Louisa Hanoune et même la Cnisel, le diplomate se contentera de rappeler que «le mémorandum d'accord entre l'Union européenne et l'Algérie offre la possibilité à la mission d'accéder à tout ce qui se rapporte à l'opération électorale». Rappelons que la position du ministère de l'Intérieur offre à cette mission la consultation de ce fichier au niveau de chaque wilaya. Abondant dans ce sens, José Ignacio Salafranca dira que sa mission, forte d'une grande expérience dans le domaine de supervision des élections, a une méthodologie élaborée pour l'examen de ce genre de matériau. D'un autre côté, estimant que sa mission est indépendante, il affirmera qu'elle a pris langue avec les formations politiques et les organisations, y compris celles qui plaident pour le boycott des élections de ce 10 mai ou qui remettent en cause sa tenue même. Dans ce sens, indiquons qu'à Oran, cette mission a rencontré, il y a quelques jours, les responsables locaux de la LADDH et du Snapap. Tout en indiquant souscrire au cadre défini de sa mission, consistant notamment à ne pas «s'interférer dans l'opération électorale», le diplomate européen a émis un premier constat concernant la campagne en disant qu'elle a été «saine et pacifique». Dans les différentes réponses de M. José Ignacio Salafranca, le terme «compilation des résultats» est revenu plus d'une fois. Par ce, il entend la présence de sa mission à tous les niveaux et les étapes de l'opération électorale, du bureau de vote jusqu'au Conseil constitutionnel, l'ultime autorité chargée de la validation des résultats. L'on apprendra que les membres de cette mission séjourneront en Algérie jusqu'à la publication finale des résultats du scrutin par le Conseil constitutionnel. Quant au rapport final de cette mission, il sera connu trois mois après.