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Le nom de domaine «.aldjazair» a été lancé en arabe et dans le net !

par Abdelkader Zahar

Le CERIST a lancé il y a une semaine l'inscription des noms de domaine en arabe. Sept sites ".aldjazair" ont été déjà créés en quelques jours. Une occasion de booster la création de noms de domaine algériens et de renforcer le ".dz" qui peine à décoller. En arabe ou en caractères latins, le nombre de sites inscrits dans ces deux suffixes montre le degré d'implication de la communauté internet algérienne dans le développement du contenu local.

Après l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc, c'est au tour de l'Algérie de se doter de noms de domaine en langue arabe. Le Centre de Recherche sur l'Information Scientifique et Technique (CERIST) vient d'ouvrir l'enregistrement de sites Web avec le suffixe ".aldjazair" en plus du traditionnel ".dz". Deux sites Web ont été lancés, selon Mme El-Mouahab, directrice de la division réseaux au CERIST. L'un pour informer le grand public de cette nouveauté et un autre pour déposer les demandes d'enregistrement au niveau des différents "Registrars" (entités d'enregistrement) agréés au niveau du CERIST.

Selon notre interlocutrice, la procédure d'enregistrement des noms de domaine en arabe sous l'extension ".aldjazair" est identique à celle qui est utilisée pour ".dz". Les registrars ont un accès en ligne pour déposer les demandes qu'ils reçoivent. Deux documents sont exigés pour l'enregistrement d'un nom de domaine algérien : la justification de la propriété du nom de l'entité, et les informations techniques de l'enregistrement, «en l'occurrence sur quels serveurs ces noms seront pris en charge» ainsi que les «contacts administratifs et techniques» des propriétaire des noms de domaine.

Comme pour le ".dz" l'enregistrement de ".eldjazair" est gratuit pour la partie «Network Internet Center» (CIN, www.nic.dz), l'entité qui enregistre les noms de domaine algériens au niveau du CERIST. «Depuis 2008, les registrars ne payent rien. Et nous aimerions qu'ils répercutent cette gratuité par rapport à leurs clients», affirme Mme El-Mouahab. «D'autant plus, ajoute-t-elle, que tout le processus se déroule en ligne». A noter qu'avant 2008, les enregistrements de noms de domaine coûtaient la modique somme de 1000 DA/an.

La démarche choisie par le CERIST depuis le lancement du ".dz" en 1995 permet de filtrer à l'origine les noms de domaine usurpés. Il n'est pas possible en Algérie de s'approprier des noms de domaine d'entreprises, d'institutions déjà existantes, si l'on n'est pas le propriétaire ou le détenteur légal de ces entités. Cette démarche a permis d'éviter l'enregistrement de la propriété de noms de domaine par des personnes tierces dont la spécialité est de les revendre à leurs véritables propriétaires, comme cela s'est passé dans d'autres pays où des entreprises ont dû débourser des milliers de dollars, voire plus, pour racheter un nom de domaine de leur propre entreprise qui a été déposé avant eux par des «snipers» spécialisés dans ces combines.

La bataille

du contenu passe par celle du développement du «.dz»

Au 7 mai 2012, le nombre total de noms de domaine enregistrés en ".dz" était de 4147. Près de 90% des inscriptions ont été réalisés par le CERIST à travers la plateforme WISSAL (3464 noms de domaine), ainsi que d'autres structures publiques, comme Djaweb (filiale Algérie Telecom) avec 149 enregistrements, le Centre des techniques de l'information et de la communication (CETIC) qui en détient 87, et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) qui a inscrit 30 sites. Les onze autres "Registrars" (entités d'enregistrement) totalisent seulement 417 sites enregistrés en ".dz".

Avec le lancement du ".aldjazair", le CERIST va entamer une campagne de sensibilisation, et compte sur les registrars agréés, pour inciter le maximum d'entreprises (publiques et privées), d'institutions publiques, d'établissements d'enseignement, et autres organismes et associations, à enregistrer les noms de domaine de leurs sites avec des suffixes algériens. Il est également question d'élargir le champ des intervenants dans le domaine de l'enregistrement. «La liste des registrars est ouverte à tous les professionnels des TIC (services ou contenu)», affirme Mme El-Mouahab. «La seule condition pour le devenir, en dehors du fait qu'ils soient des professionnels des TIC, c'est qu'ils aient au moins le DNS primaire en Algérie. Ils peuvent avoir d'autres à l'étranger».

Pour la directrice de la division réseaux au CERIST, la bataille du contenu passe par celle du développement des noms de domaine algériens. «Si une institution algérienne (entreprise ou autre) veut être connue comme entité algérienne et voir son contenu diffusé plus largement sur le Net, il vaut mieux être enregistré en ".dz" ou en ".aldjazair" (ou les deux) que d'être ".com"». Elle explique qu'il est plus facile d'être référencé, sur le moteur de recherche Google, en tant que site Web algérien qu'en ".com" qui peut être de n'importe quelle nationalité. Il est clair que l'objectif de développer le nom de domaine algérien (et d'atteindre le million, comme le prévoit le plan e-Algérie) passe aussi par le développement des infrastructures pour héberger le contenu algérien en Algérie. Ce qui permettra au moins de réduire le recours à la bande passante internationale pour se connecter, via des serveurs basés à l'étranger, à des sites algériens dont le contenu est produit en Algérie.