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Tirs et course-poursuite à la frontière tuniso-libyenne

par Moncef Wafi

Le poste frontalier de Ras Jdir, entre la Tunisie et la Libye, situé à 180 km à l'ouest de Tripoli et traversé, quotidiennement, par des milliers de citoyens des deux pays, continue d'enregistrer des incidents armés, dont le dernier en date remonte à la nuit de jeudi à vendredi derniers avec l'implication de contrebandiers tunisiens et miliciens libyens.

Principal point de passage entre les deux pays, Ras Jdir est fermé depuis le 30 novembre, et pour une durée indéterminée côté tunisien, à cause de la multiplication des accrochages armés. Un baisser de rideau, conséquence directe de la montée des tensions entre les douaniers tunisiens et les anciens rebelles qui tiennent la frontière côté libyen. Un ressortissant libyen avait fait usage d'une arme à feu pour forcer le passage, blessant un douanier tunisien. Les agents tunisiens sont même entrés en grève pour protester contre leurs conditions de travail et dénoncer les incidents qui se sont succédé depuis la fin de la rébellion en Libye. Depuis, Tunis avait exprimé ses craintes, demandant à Tripoli de placer le poste frontalier sous la responsabilité d'agents des forces régulières. Une demande honorée par la Libye dont les forces du ministère de l'Intérieur ont pris le contrôle de Ras Jdir, alors aux mains d'ex-rebelles. La prise de contrôle de ce point de passage a été obtenue par «la négociation», a déclaré le vice-ministre libyen de l'Intérieur. Les derniers incidents ont mis en scène d'intenses coups de feu entendus dans cette nuit où des «éléments armés libyens» ont franchi le poste frontalier, côté tunisien, pour poursuivre des contrebandiers tunisiens. De son côté, l'armée tunisienne a tiré en l'air pour dissuader toute intrusion sur le territoire, selon l'AFP. Dans une déclaration radiophonique, le 3 décembre dernier, le président du Rassemblement du 17 février 2011 indépendant libyen, Youssef Ben Jaafer, s'exprimant sur les incidents survenus aux passages de Dhiba et Ras Jdir, avait déclaré que ces incidents sont ponctuels et sans conséquence sur les relations bilatérales. Pourtant, certains responsables régionaux du gouvernorat de Médenine tentent depuis cette date avec les chefs des tribus libyennes de persuader les révolutionnaires de ne plus utiliser les armes à feu de façon aléatoire afin de pouvoir rouvrir à nouveau le point de passage.