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3.000 cas de morsures d'animaux errants en 10 mois

par J. Boukraa

Malgré les promesses des services concernés, le nombre des morsures causées par les animaux errants, et à leur tête les chiens, ne cesse d'accroître. Selon le service de la prévention de la direction de la santé et de la population, 2.964 cas de morsures ont été recensés à Oran durant les dix premiers mois de l'année en cours. Parmi ces morsures, 54% sont causées par les chiens, 17% par les chats et 23% par les rats. La tranche d'âge la plus touchée par les morsures concerne les enfants âgés de moins de 10 ans, avec 19% du taux global des morsures, suivis par les jeune âgés entre 20 et 29 ans avec 18% des cas. Et comme de coutume, la commune d'Oran a enregistré le plus grand nombre de morsures avec plus de 1.600 cas, soit 54% du nombre global ; viennent ensuite les communes d'Es-Sénia, Bir El-Djir, entre autres.

Notre source ajoute que la direction de la santé consacre chaque année une enveloppe budgétaire d'environ 5 millions de dinars pour les programmes de lutte antirabique. Cependant, la prise en charge des victimes pose toujours problème, puisque 28% des personnes victimes ne «terminent» pas le traitement, chose qui peut être à l'origine d'autres complications, voire la mort et/ou la contamination d'autres personnes. En effet, les opérations d'abattage des animaux errants menées par les services communaux n'ont pas donné les résultats escomptés, puisque le nombre de cas de morsures causées par ces animaux est en hausse. C'est ce qui ressort d'une étude comparative des nombres de cas de morsures entre 2009 et 2008. 3.951 cas de morsures ont été enregistrés à Oran l'année dernière, soit une moyenne de 329 cas par mois et une augmentation de 4% par rapport à l'année 2008, alors qu'en 2008, 1.677 animaux errants ont été abattus, contre 2.819 animaux errants en 2009, soit une augmentation de 40%. L'analyse de ces chiffres révèle une relation corrélative entre le nombre d'animaux errants abattus et l'évolution des cas de morsures enregistrés, expliquée par la prolifération du nombre d'animaux errants à Oran.

 Pour rappel, 3.700 cas de morsures et un cas de rage humaine (un enfant âgé de 5 ans est décédé après avoir été mordu par un chien) ont été enregistrés en 2008 à Oran, soit une augmentation de 23% par rapport à 2007, où il a été enregistré 3.001 cas et un décès. Durant les dix dernières années, quelque 31.000 cas de morsures et onze décès par la rage ont été enregistrés à Oran, le pic ayant été atteint en 2005 avec trois décès (tous des enfants). Plusieurs mesures ont été entreprises par la direction de la santé dans le cadre du plan d'évaluation de la lutte antirabique, qui a pour objectif de faire connaître la situation épidémiologique aux différents acteurs de la lutte antirabique et mettre en exergue les contraintes et des propositions de solutions. Parmi ces mesures, l'élaboration d'une carte géographique des lieux de morsure par animaux errants et la transmettre aux services concernés. Des mesures qui restent insuffisantes, puisque les efforts consentis par les services communaux dans ce domaine ne répondent pas aux attentes des citoyens et ne sont pas palpables sur le terrain.