Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tizi Ouzou : Marche contre l'insécurité à Freha

par Naït Ali H.

Des milliers de personnes ont marché hier à Fréha, à 30 km à l'est de la wilaya de Tizi Ouzou, en réponse à l'appel lancé par le comité de crise installé au lendemain de l'enlèvement du jeune Omar Slimana à Aghribs. Les rues de cette paisible localité située au pied des monts de Ath Jenad étaient hier matin noires de monde. Les participants à la marche sont venus dénoncer l'insécurité en général et les kidnappings en Kabylie. Elle avait été initialement prévue pour exiger la libération du désormais ex-otage remis en liberté quelques heures après l'enterrement de l'entrepreneur de Aghribs, blessé lors d'un faux barrage et qui a succombé vendredi dernier.

 La marche était silencieuse. Seul un animateur rappelait avec un mégaphone le caractère pacifique de la marche qui a démarré depuis le stade communal pour atteindre la placette située devant la mairie de Fréha. Sur les banderoles déployées par les manifestants venus des quatre coins de la Kabylie, on pouvait lire: «Halte à la terreur», «Non à l'impunité», «Non au règne de l'insécurité» ou encore «Halte aux kidnappings».

 Devant le siège de l'APC de Fréha, les maires des localités de toute la région des Ath Jenad, en l'occurrence de Timizart, de Fréha et de Aghribs, se sont succédé devant la foule pour saluer la mobilisation et rappeler la dégradation des conditions sécuritaires dans la région de Kabylie auxquelles des mesures urgentes doivent être prises. Le sénateur du RCD Mohand Ikarbane, originaire des Ath Jenad, qui a pris part à la manifestation aux côtés du président de l'assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, Mahfoudh Belabas, n'a pas manqué lui aussi de rappeler que la situation sécuritaire qui règne dans la région est inquiétante avant d'appeler les pouvoirs publics à renforcer la sécurité des populations et de leurs biens comme il a tenu à dénoncer ceux qui continuent de semer la terreur en Kabylie.

Le maire des Aghribs, en l'occurrence Yermeche, a rappelé que l'entrepreneur tué, Hidouche Slimana, a toujours maintenu son entreprise qui rapportait le tiers des recettes fiscales de sa commune en dépit de ce climat de terreur. L'émotion était intense au moment où le fils aîné de ce même entrepreneur a tenu à saluer la grande mobilisation des citoyens qui a suivi cet acte ignoble tout en déclarant que la mort de mon père n'est pas vaine.

Le père du jeune Omar Slimana n'a pas manqué de saluer cette forte adhésion populaire pour combattre l'insécurité dans la région.

Les organisateurs, réconfortés par la réponse massive à la manifestation d'hier, comptent élargir encore davantage ce front contre le terrorisme durant les prochains jours pour que la Kabylie retrouve sa quiétude et que ses enfants, notamment ses bâtisseurs, ne soient plus inquiétés. Notons enfin que, parallèlement à la marche, les commerces de Fréha ont observé une grève générale en guise de solidarité avec les manifestants.