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Hadj : chaque année la même arnaque

par Kharroubi Habib

Bien avant que les premiers d'entre eux ne reviennent au pays, l'on savait déjà que nos hadjis ont accompli le pèlerinage aux lieux saints dans des conditions cauchemardesques. Un fait confirmé et dénoncé par les premiers arrivants. Il semble, à en croire leurs propos, que cette année, l'organisation et la prise en charge des hadjis algériens ont été d'une impéritie absolue.

 Pourtant, les autorités s'étaient engagées par la promesse qu'elles avaient pris toutes les dispositions pour que ce pèlerinage se déroule dans les meilleures conditions pour nos concitoyens. Elles ont pour ce faire écarté de l'opération les agences de voyages privées, au motif qu'elles ont soit fait montre de manque de professionnalisme, soit carrément grugé les pèlerins ayant eu recours à leurs services. En se substituant à elles cette année, ces autorités ont été, de l'aveu des hadjis revenus au pays, en dessous de tout dans l'encadrement et la prise en charge de nos pèlerins.

 Depuis des décennies, c'est la même rengaine de récriminations et d'accusations que les hadjis algériens formulent chaque année, au terme de leur pèlerinage, contre ceux à qui l'Etat confie la responsabilité de veiller à son bon déroulement. Toutes les formes d'organisation ont été, à un moment ou à un autre, mises en œuvre pour soi-disant rendre ce pèlerinage moins pénible et sans désagréments notables pour nos concitoyens.

 Avec pour résultat un calvaire renouvelé et inacceptable que les hadjis algériens subissent, en ayant pourtant payé le prix fort pour en être préservés. Chaque année, nos pèlerins font le triste constat et font savoir qu'en terme d'organisation, les opérateurs algériens, qu'ils soient publics ou privés, ne font pas honneur au pays.

 Il semble que cette année, les organisateurs du Hadj ont battu des records dans le mépris qu'ils ont affiché à l'égard des compatriotes dont ils étaient censés s'occuper. Les autorités responsables de l'opération Hadj ne peuvent cette fois se défausser sur les agences de voyages privées.

 Pour autant, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elles sévissent contre les agents qu'elles ont dûment mandatés pour encadrer les hadjis et qui ont failli à leur mission. Encore moins qu'elles assument la responsabilité des dysfonctionnements dans la prise en charge des pèlerins dénoncés par ceux-ci. Et pour cause, les choix de la composante de la délégation officielle censée officier pour le bien-être des hadjis algériens ont toujours été guidés par des considérations autres que le dévouement et la compétence. Pour la plupart de ceux qui composent cette délégation, leur désignation procède de la complaisance et du lien relationnel avec les hauts responsables du département ministériel en charge de l'opération Hadj. En somme, un «Hadj» aux frais de la princesse, qui ne les engage nullement à se mettre au service des autres pèlerins. Les Saoudiens l'ont compris, qui à leur tour n'hésitent pas à «tondre» et à traiter sans ménagement les pèlerins algériens abandonnés et ignorés par leur propre représentation officielle.

 Quand «el-izza» ou el-karama» ne sont pas démontrées même à l'occasion du Hadj, il ne faut pas s'étonner que les pèlerins algériens vivent des avanies durant leur séjour aux lieux saints ou ailleurs. C'est le dernier souci de ceux qu'ils ont pour dirigeants.