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Attente interminable

par Hamid Dahmani

Un proverbe bien de chez nous dit que «celui qui attend, n'aura pas faim». L'attente chez l'être humain a toujours été un espoir surtout pour les malheureux et les chagrinés qui espèrent voir se concrétiser leurs souhaits. Garder l'espoir, c'est avoir confiance dans la vie et dans le temps. De toutes les façons, on n'a pas le choix; l'attente est un arrêt obligé qui fait partie des choses de la vie. L'attente est un moment suspendu du temps où le patient se nourrit d'espoir qui le fait languir. L'attente peut être interminable et sans délai. Elle peut être longue ou courte et, quelquefois, c'est la délivrance au bout, pour ceux qui sont accrochés au fil du temps. La sagesse de ce proverbe « Celui qui attend, n'aura pas faim », est pleine d'espoir pour ceux qui ont faim, de savoir, de liberté, de culture, de justice et d'égalité. Depuis que le monde est monde, beaucoup de personnes ont passé leur temps à attendre la bonne nouvelle, qui, malheureusement, n'est jamais venue leur rendre la joie du passé. Pourtant, une autre expression dit: «Pas de nouvelles, bonnes nouvelles». En attendant, il y a des gens qui attendent depuis une éternité, un signe de vie de leurs enfants disparus en mer, et qui espèrent toujours leur retour un jour. On dit aussi que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir pour ceux qui attendent. «Kayen ness» qui ont attendu, attendu, mais leur promise n'est jamais venue. Sur cette terre, ce ne sont pas tous les humains qui ont la même attente. Il y a des gens qui attendent et qui rêvent de fortune. Il y a aussi des gens souffrants et alités depuis longtemps qui attendent la guérison. Il y a aussi des jeunes anxieux qui attendent des résultats scolaires qui leur feront changer le cours de la vie.

Il y a également ceux qui attendent le facteur et son courrier chaque matin qui passe «kech bria, kech colis, facteur» ? Les opportunistes sont aussi de la partie attendant l'heure propice pour voir comment tournent les choses pour en tirer un avantage. Les hittistes, ces personnes qui s'adossent aux murs, eux, aussi, sont des adeptes de l'attente. Il y a aussi les infortunés de cette existence qui se démènent du matin au soir et qui attendent «errekba», dans les arrêts de bus ou de taxis. En attendant la retraite ou la mort, les gens continueront à attendre un miracle.