Il est certain que les derniers événements survenus dans la capitale brésilienne n'ont pas été mesurés à leur juste valeur. L'occupation du palais présidentiel, des sièges de la Cour suprême et du Parlement par des milliers de sympathisants de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro renvoie à plusieurs références historiques pour qu'on ne lui prête pas une plus grande attention. On s'était tout juste arrêté à la comparer à l'invasion du capitole américain à Washington par des affiliés de l'ex-chef d'Etat Donald Trump pour qu'elle n'ait qu'une allure de manifestation, et même réduite à un fait divers perçu comme une contestation passagère. Il est vrai que les justices des deux pays se sont saisies des deux affaires, mais elles n'ont pas été intégrées dans l'important cadre historique car il est indubitable qu'elles renvoient l'une et l'autre aux déflagrations politiques, économiques et sociales qui ont bouleversé le début du 20ème siècle.

L'une et l'autre, par leurs similitudes, leurs genèses et leurs articulations, ont une évidente ressemblance avec la marche sur Rome de Benito Mussolini et avec les préliminaires de la stratégie de son compère Adolf Hitler. La comparaison n'est pas du tout délurée car de tels événements qui façonnent l'histoire sont des indices trop tenaces pour que l'on ne leur accorde pas de l'attention. On sait ce qu'il est advenu du monde quand la virée de bord catastrophique lui a été imposée de force violente par l'extrémisme et le racisme.

A bien observer les grands remous d'aujourd'hui qui s'élargissent dans la majorité des Etats, animés et attisés par les intégrismes de tous les bords et programmés par des illuminés pour s'accaparer des pouvoirs indus, le chemin vers de nouveaux catastrophes et drames est peu à peu tracé. Le réveil des dictatures anciennes, comme celles de l'Italie mussolinienne ou du troisième Reich est annoncé à grand bruit.

L'histoire se répète, adossée comme dans le passé à la crise économique mondiale pour un catapultage d'un monde malheureux.