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Grands projets!...petite maintenance?

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a procédé, fin juin 2022, à l'inauguration de plusieurs projets relevant de différents secteurs, à l'occasion de la visite de travail et d'inspection qu'il a effectuée à Oran, la capitale de l'Ouest algérien, devant accueillir les Jeux méditerranéens: Une aérogare ult ra-moderne transformant l'aéroport d'Oran en hub international, un complexe sportif avec toutes les infrastructures d'accompagnement dont un Village de 2.263 chambres, 4,266 lits et 55 bureaux médicaux (pouvant être transformé, selon moi, en un véritable campus universitaire sportif de pointe), un complexe sportif peut-être encore plus important (ou plus complet) que celui réalisé en 1975 à Alger, un hôpital pour grands brûlés? Il est évident que les investissements publics (car il y eut aussi des investissements privés en parallèle, comme cet hôtel Az 5 étoiles) ont été colossaux. Il est tout aussi évident que, durant les Jeux Méditerranéens, tout a marché comme sur des roulettes, les réussites devançant de bien loin les «couacs» toujours inévitables, mais excusables, les périodes d'essai ayant été, pour certaines réalisations, assez courtes, l'urgence s'imposant. Ceci dit en espérant voir, par la suite, quels que soient les évènements et les conjonctures commerciales et économiques, évidemment toujours en changement, une gestion et une maintenance de toutes ces réalisations aller sinon en s'améliorant, du moins se maintenir au plus haut niveau.

A la hauteur de ce qui a été entrepris financièrement durant les Jeux.

En tout cas pas plus bas! Pour ne pas retomber dans le problème récurrent qui a tant coûté (en dinars et en devises et surtout, en temps gaspillé et perdu ) au pays et qui a permis, dans la foulée, tant de dérives et de dépassements (lits de toutes les corruptions): celui d'un «laisser-aller» dans la gestion et la maintenance des réalisations, entraînant, chaque décennie ou parfois bien moins, moult opérations de «réhabilitation» et de «restauration», opérations qui, en fin de parcours, vont coûter à la trésorerie publique, la «peau des fesses». Ceci dit sans parler de la restauration et de la conservation des éléments du patrimoine historique national, dont l'héritage architectural colonial, souvent abandonnés, détournés, massacrés.

Problème récurrent disais-je puisque l'on a vu, par le passé récent, la plupart des grands hôtels publics paralysés souvent par des opérations de ravalements et de restauration et/ou de modernisation qui durent, qui durent. Idem pour les stades ou leurs pelouses. Idem pour certaines installations industrielles. Idem pour les trottoirs et les ronds-points. Ceci dit sans parler de la sécurisation des biens (qui empêche les vols, les utilisations frauduleuses, les incendies, les détériorations).

Il y a, certes, un problème de compétence des gestionnaires, lesquels ayant trop duré en poste de responsabilité pour beaucoup d'entre eux, usés par le temps, les amitiés et les charges de plus en plus modernes, ayant objectivement atteint leur «niveau d'incompétence», ont laissé les biens crouler sous la poussière et s'encrasser dans des habitudes de travail obsolètes. Rajeunir le capital humain, lever les obstacles bureaucratiques, bien sûr.

Mais, cela va-t-il suffire dans un système qui reste encore accroché (parfois sans en prendre conscience totalement) à un passé récent, celui fait d'un certain étatisme populiste, qu'il pense toujours d'or. Il est vrai qu'on peut y demeurer mais il est alors absolument nécessaire de responsabiliser -en matière de gestion- les gestionnaires et les travailleurs, tous devant mettre la main à la pâte au lieu de discourir et tous payant, rapidement sinon immédiatement -en matière de gestion- la note, si elle s'avère dommageable pour l'entreprise et les objectifs premiers tracés. La mise à l'écart définitive en premier lieu !