Les
techniques modernes permettent, par exemple, lorsqu'une dent est fracturée, cariée
ou qu'elle perd son éclat, de reconstituer les parties endommagées ou
manquantes et d'éviter ainsi l'extraction. Grâce à la mise en place de résines
synthétiques composées extrêmement résistantes, le dentiste peut remodeler la
dent et lui rendre son aspect esthétique et sa solidité. Or, les patients,
souvent surpris de ces possibilités techniques, le sont bien plus encore,
quelquefois, quand ils voient la note ! Les prix, en effet, sont devenus en
Algérie, par la force des choses, un élément capital dans les rapports
client-dentiste, à tel point que certaines personnes laissent leur denture se
délabrer par peur d'être entraînées dans des frais excessifs.
La faute
est à quoi ? Le pouvoir d'achat des ménages, en baisse continuelle chez nous !
Et à côté de cet inconvénient des prix, s'ajoute celui de la malhonnêteté.
Comme dans toute profession, il y a aussi des brebis galeuses chez les
dentistes. Heureusement, elles sont rares. Parfois, on remarque que certains
chirurgiens-dentistes indélicats exerçant dans nos dispensaires, en manque de
moyens et de surcroît trop inopérants, nous recommandent des cabinets dentaires
dans le privé. Mais, en s'y déplaçant, on s'étonne qu'il n'y a
rien d'exceptionnel, à part les prix hors de portée que ceux-ci proposent pour
de simples plombages ! Et pire encore, parfois le médecin du dispensaire se
trouve être le même dans le cabinet privé ! Une sorte de
concessionnaire-automobile qui fait de la pub à ses produits, saisissant, le
temps venu, son client par la gorge, pour le forcer à goûter à son appât. C'est
d'ailleurs le cas de beaucoup de domaines dans nos hôpitaux et dans la plupart
des cliniques privées. Quel désastre ! Un connaisseur m'a dit récemment que, si
jamais un dentiste cherche à savoir quels sont vos revenus, votre standing,
votre profession, c'est aussi une indication «probable» de sa mauvaise foi.
Comment ça ? lui dis-je étonné ! «Eh bien, jeune
homme, sachez bien que la facture sera établie en fonction de ce que vous lui
avez déclaré». Et du coup, que dois-je faire ? «C'est très simple, cherchez en
un autre, c'est mieux !»