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La
question migratoire est un vieux dossier. Aussi vieux que le monde. Et plus
prononcée depuis que les richesses de ce monde ont été accaparées par une
minorité de pays au détriment des autres, inéquitablement
disséminées sur la planète. Il y a donc les riches, qui ont de la nourriture à
profusion, des salles de cinéma, des machines à sous et des services sur
commande, et les autres, les pays pauvres, dont les enfants ne rêvent que
d'aller vers cet ?éden' terrestre, cet eldorado où tout est à portée de main,
sans restrictions. Et puis, là bas, il y a, aussi,
une autre denrée rare dans les pays producteurs de migrants, de ?sans papiers',
la Démocratie, les Droits de l'Homme, la liberté de la presse et beaucoup de
choses dans ce genre. La belle vie, quoi ! Mais, il se trouve que les
dirigeants de ces pays riches sont plus pingres, au sens « démocratique » du terme,
plus radins sur le plan moral également, plus regardants sur leur politique
migratoire, plus sévères, aussi, sur la nature et l'origine de ceux qui
pourront avoir le fameux sésame, le ticket d'entrée aux « pays des merveilles
». Des milliards d'êtres humains dans le monde rêvent, donc, d'aller vivre dans
ces pays, et même dans celui de Donald T. Mais, ces pays riches, ont soudain
décidé que le droit d'asile, le droit d'entrée pour les immigrants sera accordé
dorénavant, aux ressortissants de pays en guerre, aux hommes, femmes et enfants
de pays dirigés par des despotes, des tyrans et des dictateurs. Des pays,
également, où ils risquent de mourir de fait du terrorisme. Les ressortissants,
en fait, de pays où il ne fait pas bon vivre, de pays en proie au chaos et à la
désolation humaine. Des pays qui ont été, en réalité, un laboratoire à ciel
ouvert des expériences politiques et militaires des experts en tous genres des
pays riches, des pays où les stratèges du label « démocratie et droits de
l'Homme » avaient tenté d'exporter et d'implanter, avec le grand désastre
humanitaire que l'on sait. Jusqu'à ce que les effets sociaux dévastateurs du
?printemps arabe' s'estompent dans une grande ville d'Europe de l'Ouest, créant
un mouvement de panique générale, qui a fait que les pays adeptes de la
démocratie, qui s'attendrissaient sur les pauvres réfugiés syriens, irakiens,
afghans, se sont vite retournés pour s'apercevoir que dans certains pays du
Sud, l'insécurité a été vaincue, et donc que les ressortissants de ces pays,
comme l'Algérie, doivent retourner chez eux.
En réalité, le thème des ?sans papiers' est devenu d'actualité en Allemagne, après l'avoir été des décennies durant, en France et en Italie, où les politiques se sont servis, sans compter et utilisé cette question de l'immigration clandestine comme créneau et thème de campagnes électorales. Jusqu'à Marine Le Pen, qui exploite ce gisement, ce filon qui lui permet, ainsi, que tous les racistes et autres xénophobes en Europe, d'afficher des scores électoraux qu'ils ne pouvaient espérer, sans surfer, sur cette vague raciste contre les « migrants qui leur bouffent leur pain ». Les Anglais ont bien voté pour le Brexit, et se sont isolés encore plus ,du reste de l'Europe. Mais, les quelques centaines de ?sans papiers' algériens, dans l'océan des « harraga » du monde qui vivent, en Allemagne, sans être inquiétés, valent-ils toute l'énergie du gouvernement sortant de Merkel pour être expulsés? Eux aussi, d'une certaine manière, contribuent à la croissance du PIB, en faisant travailler H24 beaucoup de services publics, dont les services sociaux et les services chargés de la prise en charge des demandes d'asile. Bref, pour les ?sans papiers' algériens, ce sera « autant en emporte le vent ». |