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Fuite en avant

par Mahdi Boukhalfa

On serait tenté de penser qu'au niveau du ministère de l'Education nationale, il y a beaucoup d'hésitation. Pourquoi ? Parce que tout simplement, ce ministère n'arrive pas à faire admettre ses points de vue, sa stratégie, sa politique de la réforme du système éducatif national. C'est comme un «coach» de football qui veut adopter une tactique gagnante avec des joueurs, qui ne veulent pas ou n'ont pas la capacité d'appliquer sa stratégie. Nouria Benghebrit ferraille dur depuis son arrivée au ministère pour faire appliquer sa stratégie, des réformes dites de seconde génération, mais sans résultat.

Pire, là où elle pensait avoir fait des pas en avant, des progrès, elle avance pour bien reculer. C'est un peu le cas dans cette volte-face déprimante et décevante pour le calendrier du baccalauréat. Après des promesses, des réunions non-stop avec ses partenaires sociaux, l'aval du gouvernement, la ministre recule et explique l'abandon de la formule d'un bac de trois jours par le «stress et l'angoisse» des candidats. Mais ça ne passe pas, à moins que cela ne cache une fuite en avant. Bien réelle celle là ! Car, comment annoncer avec force certitude un bac en trois jours pour ensuite faire machine arrière ? Selon la ministre, les réseaux sociaux, animés par les lycéens, ne veulent pas de cette formule, et réclament le retour à un bac de 5 jours.

Le ministère a, contre toute attente, exaucé le vœu des élèves. Alors, question : que vaut la parole de la ministre de l'Education nationale ? Quel crédit donner dorénavant aux déclarations de cette ministre, qui fait «un pas en avant, deux pas en arrière ?» Mme Benghebrit, qui a gagné sa bataille contre les syndicats, est-elle en train de perdre face aux élèves, qui ne veulent plus de ses réformes ? Que faire ? Le système D pour contenter tout le monde.