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A l'ère du numérique

par Abdelkrim Zerzouri

Il est de notoriété publique que les données agricoles sont en déphasage total avec la réalité, voire des statistiques agricoles trompeuses dans un environnement désorganisé. Le prochain recensement général de l'Agriculture (RGA), prévu du 19 mai au 17 juillet prochain, est tout indiqué pour amorcer la correction des données statistiques dans le monde agricole et permettre le pilotage de politique publique dans ce domaine. C'est une opération qui vient compléter le processus de recensements généraux de l'Agriculture réalisés entre 1973 et 2001. Les autorités accordent ainsi une importance capitale à ce prochain RGA pour constituer une base de données solide et des références pour consolider ce secteur clé dans l'économie nationale. « Nous sommes prêts à 100% pour le lancement de cette opération qui nous permettra de passer vers une Agriculture durable, en disposant de données plus exhaustives sur les filières du secteur », a souligné le ministre de tutelle, qui a expliqué, dans ce sens, que les préparatifs de cette opération de grande envergure, étaient un travail multisectoriel, impliquant plusieurs secteurs. Mais, le plus grand souci ne réside pas dans l'implication des secteurs concernés. Car, tout se repose sur la collaboration des agriculteurs et des éleveurs, qui doivent fournir des données exactes à propos de leurs élevages et des exploitations agricoles. Dans ce sens, les enquêteurs ne doivent pas croire tout ce qu'on leur dit, parce que par un passé récent, les éleveurs ont communiqué de faux chiffres à la tutelle, tout juste pour dire qu'ils peuvent assurer l'approvisionnement du marché, sans recours à l'importation de vaches et de moutons. D'où le lancement en parallèle à ce recensement de campagnes d'information et de sensibilisation à l'adresse des agriculteurs et des éleveurs pour les mettre en confiance et leur expliquer l'intérêt de coopérer pour la réussite du recensement, en associant les autorités locales et l'ensemble des parties prenantes, dont la société civile, les chambres nationales de l'Agriculture et l'Union nationale des paysans agricoles. Reste également à savoir quelle sera la périodicité de l'engagement de ce travail de recensement. Sera-t-il programmé chaque année, chaque cinq ans, ou plusieurs fois par an ? Vraisemblablement, les autorités sont absorbées par la tâche présente, qui doit servir de base aux recensements futurs dans ce cadre, et éviter normalement de laisser passer de longues périodes avant de réactualiser les données (certains pays procèdent à des recensements du genre, plusieurs fois par an, afin de mettre à jour continuellement les données agricoles). Dans tous les cas, toute initiative passe par la numérisation de cette opération dans sa globalité et pourquoi pas ne pas prévoir dans l'avenir une simplification de ces recensements et une augmentation de leur périodicité à travers l'utilisation d'Internet pour collecter les données agricoles ?