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Parler économie

par Abdelkrim Zerzouri

On ne le dira jamais assez, sans une communication efficace et adaptée à la mue économique du pays, la visibilité restera floue pour les investisseurs potentiels, notamment étrangers. L'Algérie, engagée dans une importante phase de la diversification de son économie, devrait bénéficier d'un support solide en communication pour expliquer les changements en cours tant sur le plan économique que politique, et mettre en avant les avantages concurrentiels afin d'attirer des investisseurs, notamment en actualisant l'image qu'ils se font de l'Algérie. Bien sûr, il y a les institutions financières internationales qui participent au façonnage de l'image d'un pays et de l'opinion au sein des acteurs économiques à travers les rapports de leurs experts, qui sont très favorables à l'économie algérienne ces derniers temps, mais il est nécessaire d'appuyer ces échos positifs.

Comment ? On dit à juste titre que communiquer, c'est investir, et les autorités prennent conscience de l'importance de ce vecteur qui était jusque-là négligé.

C'est ce qui ressort des recommandations énoncées samedi dernier, conséquemment aux débats organisés le 18 février dernier, dans le cadre de cette rencontre tenue à l'initiative du Centre algérien de prospective économique, de développement des investissements et d'entrepreneuriat (ACEFIDE), dont l'appui aux efforts déployés dans la mise en avant, par les spécialistes dans le domaine économique et les partenaires sociaux, des différentes étapes des réformes économiques liées à l'investissement et la promotion des acquis dans ce domaine, ainsi que l'encouragement de l'émergence d'une presse spécialisée en économie, en mesure de débattre des idées autour des questions économiques et de fournir une information claire qui profite aux acteurs économiques et la promotion de la production audiovisuelle relative au domaine économique et la mise en avant des acquis nationaux à travers des reportages et autres formes de productions. Mais entre les recommandations et le passage à l'acte, il y a souvent un fossé. Et cela sera très difficile de concrétiser cette tendance vers une presse spécialisée en économie, tant cette dernière a été la dernière charrue dans le domaine de la communication, dans un paysage médiatique foncièrement orienté vers le sport et la politique. Il existe des expériences à soutenir et à encourager, mais le fossé est si profond qu'il requiert un plan Marshall.

D'abord, il faut inscrire au premier plan l'investissement dans ce créneau de la presse spécialisée en économie.

Un investissement qui coûte de l'argent aux pouvoirs publics avec des retours qu'on ne peut pas calculer comme on le ferait pour une entreprise économique. Car, c'est un investissement destiné à attirer les investisseurs, du moins leur donner les moyens à travers une information crédible et juste afin de juger de la bonne opportunité d'investir en Algérie. Cela peut prendre du temps, qui ne travaille pas en faveur de l'économie nationale. Des solutions existent, comme celles d'utiliser ce qui est déjà prêt à l'emploi, les supports spécialisés en économie numérique, écrit et audiovisuel, bien implantés dans les grandes villes à travers le monde, qui bénéficient de l'aura médiatique et du respect des milieux d'affaires internationaux. Un rôle que peuvent jouer les réseaux des chargés des affaires économiques et commerciales au sein des missions diplomatiques algériennes à l'étranger.