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Le pétrole a de beaux jours devant lui. Il continuera
encore à jouer un rôle prépondérant dans les marchés énergétiques non pas
seulement jusqu'en 2025 ou 2030 mais pour des décennies, voire pour toujours,
affirme le secrétaire général de l'Opep, Haithem El Gheith. Ce dernier est
souvent engagé dans une guerre de prédictions avec l'Agence internationale de
l'énergie (AIE) par rapport à la demande mondiale de pétrole dans les années à
venir. L'AIE estime que la demande de pétrole doit baisser à 77 Mb/j pour 2030,
et à 24 Mb/j pour 2050 afin d'atteindre l'objectif de net zéro, alors que les
prévisions de l'Opep font état d'une demande qui peut
atteindre 120 Mb/j à l'horizon 2045, et qu'il faut dans ce sens garantir des
investissements conséquents pour continuer à assurer une production à des niveaux
aussi immenses de la demande de pétrole.
De toute évidence, les arguments avancés par l'un ou l'autre obéissent à des facteurs différents, qui s'inscrivent parfois dans une simple manipulation spéculative des marchés, sans exclure la stratégie de l'orientation des investissements vers les énergies renouvelables, comme le souhaite l'AIE, ou vers la prospection et l'exploitation de nouveaux gisements de pétrole, selon ce que recommande l'Opep pour éviter une crise qui n'a pas son égal dans l'histoire de l'humanité dans le cas d'une raréfaction du pétrole sur les marchés. Le souci climatique reste partagé par les deux parties, car si l'AIE défend le recours aux énergies propres dans le cadre de la réduction des effets carbone, l'Opep ne manque pas également de faire part de son souci d'investir dans les nouvelles technologies afin de réduire les effets carbone. Et, le secrétaire général a mis en évidence une autre vision qui devrait maintenir la demande de pétrole à des niveaux toujours plus importants, en l'occurrence le rôle et le besoin des dérivés de pétrole ou les produits pétroliers dans des secteurs autres que le transport, plaidant ainsi la prudence afin « de ne pas mettre le présent en danger sous prétexte de sauver le futur ». Tout simplement, le SG de l'Opep retourne contre l'AIE ses propres arguments qui voient la disparition du pétrole dans le futur proche. « Si le pétrole disparaissait demain, l'industrie des énergies renouvelables serait elle-même impactée. La fibre de verre, la résine ou le plastique nécessaires à la construction de la plupart des éoliennes disparaîtraient » avec la disparition du pétrole. Ainsi que l'éthylène, les emballages nécessaires au stockage et à la conservation des aliments et les engrais synthétiques, tous dépendants des produits pétroliers, qui ne seraient plus disponibles dans le cas de la disparition du pétrole. Et, au-delà du transport, il y a lieu de se rendre compte que « le pétrole constitue une matière première incontournable pour les produits pharmaceutiques, les plastiques et les fournitures médicales ». On ne peut imaginer un monde sans le pétrole et ses dérivés, avance l'Opep. Quelle réplique de l'AIE face à cette argumentaire qui contourne les prédictions usuelles controversées ? |
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