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Alerte accident

par Abdelkrim Zerzouri

Les accidents tragiques de la circulation et les accidents domestiques occupent le haut du tableau sur le registre des situations qu'on appréhende durant le mois sacré. Loin du brouhaha des marchés et des indices de prix qui vont occuper les esprits durant tout un mois, les routes constituent le plus grand danger pour les automobilistes et les piétons. Les statistiques sont là pour nous rappeler que durant le mois de ramadhan, le risque d'accident augmente d'au moins 20% par rapport aux autres mois de l'année. Plus de 4.000 accidents de la circulation ont été enregistrés sur les routes à travers le pays durant le précédent ramadhan, entraînant la mort de plus de 125 personnes, dont 11 enfants, et près de 5.000 blessés, pour certains marqués pour la vie par des handicaps permanents.

Selon les services spécialisés, plusieurs causes sont derrière cette augmentation effarante du nombre des accidents sur les routes durant cette période, énumérant dans ce cadre, en sus de la vitesse excessive et des dépassements dangereux, la fatigue due au manque de sommeil, le stress et la nervosité découlant du manque de cigarettes et de café pour certains, engendrant un manque de concentration chez le conducteur, notamment à l'approche de l'heure de la rupture du jeûne, où le plus grand nombre d'accidents est enregistré. Dans ce sillage, la Direction générale de la protection civile a lancé un appel à la prudence et la vigilance, durant le mois de ramadhan, en raison de risques plus élevés d'accidents domestiques et de la circulation. Sur un ton d'alerte, la protection civile rappelle que chaque année à cette période, « le volume d'intervention des unités opérationnelles de la protection civile est très élevé, en particulier la prise en charge des victimes liées aux accidents de la circulation et les accidents domestiques ». Les conséquences sont dramatiques sur la vie et la santé des victimes, ainsi que les familles des victimes, endeuillées par la perte de leurs proches dans des accidents tragiques, sans oublier les pertes du Trésor public qui se chiffrent à 100 milliards de dinars par an, selon des économistes. Ce qui est désolant, c'est que chaque année, à la fin du mois de ramadhan, on procède à l'établissement des bilans lourds en pertes de vies humaines et en blessés, sans arriver à freiner ce fléau.

Notons que les accidents de la circulation ont baissé par rapport à certaines périodes passées, mais la situation reste toujours alarmante. Comment faire chuter les bilans macabres des accidents durant le mois de ramadhan ? Certains spécialistes conseillent aux automobilistes de surveiller leur état physique et psychique durant le mois de ramadhan, et de ne pas conduire quand on voit qu'on n'est pas en mesure de le faire. Le plus important, selon les spécialistes, tout conducteur doit faire ses 8 heures de sommeil afin d'éviter la fatigue en fin de journée. Des règles pas si difficiles à adopter, qui peuvent éviter bien des drames, mais qu'on continue malheureusement d'ignorer.