Un récent rapport de la Conférence des Nations unies sur le
commerce et le développement (CNUCED) redoute « des perturbations prolongées du
transport maritime par conteneurs », menaçant les chaînes d'approvisionnement
mondiales et risquant de retarder les livraisons, et ce, dans le sillage de la
persistance des tensions en mer Rouge et ses dommages collatéraux touchant le
canal de Suez, ainsi que le canal de Panama, affecté par la baisse du niveau
d'eau et la mer Noire, où le trafic maritime est perturbé depuis l'éclatement
de la guerre en Ukraine. Si les effets des deux dernières voies maritimes,
impraticables depuis longtemps déjà, ont été amortis par d'autres choix des
transporteurs, le blocage du transport maritime en mer Rouge s'avère
désastreux. En tout cas, ces perturbations prolongées du transport maritime par
conteneurs, qui constitue l'épine dorsale du commerce international et
représente 80% des mouvements de marchandises à l'échelle globale,
«entraîneraient une hausse des coûts et de l'inflation», avertit l'agence
onusienne relevant que l'impact de la hausse des taux de fret sera pleinement
ressenti par les consommateurs d'ici un an. «Les
perturbations sur les grandes routes maritimes, à savoir le canal de Suez, dont
le volume commercial y transitant, qui souffre des attaques en mer Rouge, a
diminué de 42% ces deux derniers mois, ainsi que le canal de Panama, artère
essentielle reliant les océans Atlantique et Pacifique, confronté, lui, au
problème de la baisse du niveau d'eau, conduisant à une chute de 49% du nombre
total de transits par rapport à son apogée, et la mer Noire (depuis
l'éclatement de la guerre en Ukraine), qui représentent des défis sans
précédent pour le commerce mondial, affectant des millions de personnes dans
toutes les régions », alerte la CNUCED dans son nouveau rapport sur l'impact
sur le commerce mondial de la perturbation des routes maritimes de la mer
Rouge, de la mer Noire et du canal de Panama. Le monde doit-il
s'attendre, sur ce plan de la perturbation des approvisionnements en denrées
alimentaires, à vivre une crise plus grave que celle dont il vient de sortir à
la suite de la déclaration de la pandémie de la Covid-19 ? C'est très probable
avec la continuité des tensions en mer Rouge, notamment, découlant directement
des assauts meurtriers de l'armée de l'entité sioniste contre les civils
palestiniens. « Outre l'allongement des distances et l'augmentation des taux de
fret risquant de se traduire par une hausse des coûts, l'inflation pourrait
être aggravée par la crise ukrainienne et ses conséquences sur les prix de
l'énergie », alerte encore le rapport de la CNUCED. Une autre lecture de ce
dernier rapport devrait donner à méditer au sujet de la solution militaire,
privilégiée par les Etats-Unis et d'autres pays coalisés face aux attaques des Houthis en mer Rouge, sans donner de résultats probants,
comme en témoigne la persistance des tensions et de l'insécurité pour les
navires traversant cette voie maritime, qui ont choisi le long chemin du cap de
«Bonne-Espérance », même s'il ne traduit pas littéralement les sentiments
ambiants.