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Peu
pourraient importer les prix soumis ! On est bien obligé de payer l'entrée dans
un musée d'art sans rechigner. Des boulangeries, des restaurants, des magasins
ont fleuri dans toutes nos grandes villes dans lesquels les regards devraient
renvoyer à la juste estimation des réalisations artistiques de nos artisans
boulangers et cuisiniers. Leurs œuvres sont comparables à celles des artistes
peintres qui mettent tout leur cœur, à leurs façons pour étaler des œuvres
d'art que l'on se surprend à contempler.
Un tableau de maître alimente l'esprit. Un pain d'artisan et un plat d'un chef inconnu tout en nourrissant l'esprit produit la bonne humeur et nourrit certaine autosatisfaction à constater que le pays avance et qu'il se détache du bricolage primaire. Le maître peintre manie les peintures et les pinceaux, nos particuliers artisans tirent un espoir évident de leurs ingrédients pour démontrer que la pâte nationale n'est pas aussi noire que l'on croit. Que le sous-développement s'éteint et que vaille que vaille le tracé vers la modernité est fixé. Ces petits détails, si discrets mais de plus en plus visibles participent dans l'anonymat à rendre l'urbanité conforme à la normalité pour tendre vers l'universalité. C'est que l'art n'est pas seulement apparent au pied du four et dans les devantures. Il est aussi présent dans les nouvelles architectures des bâtisses qui inondent les boulevards en soulignant la bienséance des constructions. Les murs et les balcons sont enfin droits même s'il est autorisé de jaser contre leurs appellatifs résidentiels inatteignables. Le pain de l'artiste intimide lui aussi par son coût, mais tout art a un prix. Se laisser happer par les envies de confort passe par des impondérables. C'est le tribut à payer pour s'intégrer dans la civilisation de consommation. Le tout est de savoir qui du prix ou de l'art a plus de valeur. C'est là une autre histoire. |