Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Un rendez-vous unificateur

par Abdelkrim Zerzouri

La participation de la Syrie au sommet arabe d'Alger, prévu les 1er et 2 novembre prochains, pose-t-elle toujours problème ? D'évidence, la participation en question est fondamentalement problématique, du fait de la suspension de la Syrie de la Ligue arabe depuis 2011. Mais cela n'empêche pas d'explorer toutes les voies pour réintégrer la Syrie dans sa place naturelle au sein de la Ligue, en lui assurant une participation au prochain sommet d'Alger. Il existe bien des précédents dans l'histoire de la Ligue arabe, dont la suspension de l'Egypte durant 10 ans, à partir de 1979, à la suite des accords de Camp David, pour y retourner en 1990, et ce malgré les réticences de certains pays membres. Même si, en 2011, l'Algérie n'avait pas soutenu cette suspension de la Syrie de la Ligue arabe, « car étant un membre fondateur de la Ligue », comme l'a observé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, en marge des travaux de la réunion consultative des ministres arabes des Affaires étrangères, tenue samedi 2 juillet à Beyrouth, elle devrait chercher le consensus sur la question et convaincre les autres pays à l'origine de cette suspension de lever cet obstacle. Alger souhaite «faire de la rencontre d'Alger un rendez-vous unificateur des rangs arabes», déployant dans ce cadre tous ses efforts pour faire réintégrer la Syrie au sein de l'organisation panarabe. Ainsi, pendant la réunion consultative du samedi 2 juillet, les chefs de la diplomatie arabes ont discuté du prochain sommet d'Alger et de ses préparatifs, et inévitablement de la situation en Syrie, tout comme la guerre en Ukraine et ses répercussions sur le monde arabe, qui ont également été évoquées, selon le secrétaire général de la Ligue. Y a-t-il eu des avancées sur ce plan ? Les négociations en cours sont très discrètes, car on n'en sait pas plus sur le sujet. Pas plus que ce qu'on voit clairement, soit les efforts déployés par l'Algérie pour ouvrir les portes à une participation de la Syrie au prochain sommet d'Alger.

Les positions des pays qui sont réticents au sujet d'un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe n'ont pas trop changé depuis 2011, mais la médiation de l'Algérie dans ce dossier peut bien les faire revenir à de meilleurs sentiments. En toute logique, si on a accepté de négocier l'éventualité de la participation de la Syrie au prochain sommet arabe d'Alger, le refus de lever sa suspension des rangs de la Ligue n'est plus aussi catégorique. Mais, cela ne peut être envisagé sans conditions. Quelles conditions ? Tout est couvert d'un épais voile. Mais on peut deviner que chaque partie doit laisser un peu du sien.