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Un dernier verrou saute

par Abdelkrim Zerzouri

Avec la reprise de l'activité des salles de fêtes, suspendue depuis le 15 mars 2020, suite aux mesures prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du Coronavirus (Covid-19), c'est le dernier verrou imposé par la crise sanitaire qui saute dans le monde socioéconomique. Le maintien de la fermeture des salles de fêtes a été durement vécu par les gérants de ces lieux, estimés à quelque 3.000 personnes sur le plan national, et des dizaines de milliers d'employés, qui n'ont pas cessé tout au long de ces derniers mois de frapper aux portes des autorités du pays pour demander l'autorisation de la reprise de leurs activités, notamment après la réouverture des frontières, des lieux de détentes, des lieux de cultes et des stades, ainsi que la reprise de pratiquement toutes les activités économiques. L'annonce de cette reprise sonne, ainsi, comme une délivrance pour les concernés.

Pourquoi maintenant, alors qu'on parle d'une quatrième vague qui frappe le pays ? Le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus a certainement de fortes raisons pour maintenir aussi longtemps la fermeture des salles de fêtes, notamment à cause du fait que la circulation active du virus lors de la célébration des mariages et les cérémonies funéraires est prouvée par le nombre élevé des contaminations après chaque occasion du genre. Il suffit, d'ailleurs, de revenir au constat de la première heure au sujet de la propagation du virus en Algérie, suite justement à la célébration d'un mariage à Blida, pour comprendre les réticences des membres du Comité à autoriser, jusque-là, la reprise des activités des salles de fêtes. Cela signifie-t-il qu'on est, aujourd'hui, paré contre tout risque d'une circulation active du virus ? Tous les spécialistes, et les pouvoirs publics avec, tirent depuis quelques jours la sonnette d'alarme à propos de l'arrivée imminente d'une quatrième vague -si elle n'est pas déjà là, selon certains- qui menace de balayer tous les efforts engagés dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Les raisons sont, certainement, à chercher hors du cadre des mesures préventives contre la propagation du coronavirus ou de la situation épidémiologique actuelle.

Malgré la mesure d'interdiction, on sait pertinemment que l'activité des salles de fêtes n'a jamais cessé, et cette autorisation devrait, en réalité, asseoir une maîtrise «réglementée» de ces lieux grâce au protocole sanitaire mis en place et, surtout, la mobilisation des brigades mixtes du secteur du Commerce et des services de la Sûreté en vue de veiller au strict respect des mesures sanitaires et préventives à travers des visites d'inspection inopinées. Reste à savoir si les professionnels du secteur auront tout loisir de faire respecter des conditions sanitaires rigides (distanciation physique, appareils de contrôle de la température des visiteurs, passe sanitaire pour les travailleurs, interdiction d'accès pour les enfants de moins de 16 ans, exploitation à 50% de la capacité de la salle?), voire impossibles à faire la paire avec une ambiance par nature insouciante et décontractée ?