Les «
résidus » ne laissent apparemment pas, le pays s'occuper de ses affaires
sérieuses, particulièrement les réformes économiques et politiques, ainsi que
le défi sécuritaire extérieur qui menace sa stabilité. Il y avait les « résidus
terroristes », combattus avec courage et détermination par les forces armées,
mais qui continuent encore, par moments, parfois juste par le fait d'une
mobilisation permanente qui devrait être concentrée sur d'autres objectifs, à
faire mal. Et maintenant, on se rend compte que l'Algérie doit affronter une
nouvelle forme de résidus, les « résidus de l'ancien système », qui œuvrent
selon le ministre de la Communication et Porte- parole du gouvernement, Ammar Belhimer, à « faire aboutir des mots d'ordre de
désobéissance civile, de troubles et de recours à la violence, escomptant, à
travers ces actions, un retour au pouvoir ». Enfin, même si ces résidus ne
peuvent espérer un retour aux affaires, ils feront tout pour bloquer le pays en
court-circuitant tous les efforts qui visent à rompre avec les pratiques
anciennes et bâtir une nouvelle République. Juste en faisant croire aux
citoyens que la nouvelle équipe gouvernementale n'est qu'une représentation de
l'ancien système, qui n'a de ce fait jamais quitté le pouvoir. Une invitation forte
à renouer avec la protestation populaire pour faire « dégager le système »,
toujours en place dans la pratique grâce à ses résidus. Ces résidus de malheur
qui ne veulent pas lâcher le pays. Le ministre avoue dans ce sillage qu'« ils
(ndlr, les résidus) ont réussi à opérer une accumulation effrénée de ressources
financières et un positionnement de leurs relais dans tous les appareils d'Etat
et à tous les niveaux de décision qui leur confèrent, naturellement, une force
de frappe qui n'a pas encore été totalement contenue ou neutralisée». Sont-ils
près d'être identifiés ? Difficile à dire, car les résidus de l'ancien système
se confondraient, ainsi, dans la nature des responsables dotés de pouvoirs
publics, qui défient les plus hautes autorités, et auraient même parasité le « Hirak » originel du 22 février 2019, y trouvant auprès
d'une partie de ce mouvement qui n'a pas pu faire aboutir son projet politique
raison et adoption des similitudes dans les visions, soit une opposition
radicale au pouvoir en place. Si on n'y prend pas garde, donc, la menace
pourrait causer d'énormes dégâts, car ces parties « œuvrent d'arrache-pied pour
faire aboutir des mots d'ordre de désobéissance civile, de troubles et de
recours à la violence », comme l'a relevé le ministre lors d'une récente sortie
teintée au vitriol. Est-ce une alerte de premier degré ou un aveu d'impuissance
du gouvernement face à ces résidus ? Les deux à la fois, car les signes d'une
alerte générale sont palpables depuis quelques jours, avec multiplication des
actions de sensibilisation, dans les mosquées et les médias, au sujet d'une
vile manipulation de l'opinion qui se trame à la veille de la célébration du
2ème anniversaire du « Hirak ». L'aveu d'impuissance
est également présent, du moins en reconnaissant implicitement que la force de
frappe de ces résidus « n'a pas encore été totalement contenue ou neutralisée».
Et, sans l'implication des citoyens, le gouvernement n'arriverait jamais seul à
les démasquer. La volonté politique du changement devrait inspirer une symbiose
avec le citoyen.