Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Une provocation visant à créer les conditions d'un assaut «final» contre Ghaza

par Kharroubi Habib

L'on sait qu'Israël et le Hamas étaient en négociation par l'entremise de l'Egypte et de l'ONU pour convenir d'une trêve des armes dans la confrontation qui les oppose. Pour les observateurs, la médiation égyptienne semblait être parvenue à ce but comme le démontrait selon eux la relative accalmie intervenue ces dernières semaines entre les deux parties. Depuis quarante huit heures, l'on assiste pourtant à un affrontement militaire entre les deux belligérants qui d'escalade en escalade dans l'usage des moyens en armement dont ils disposent est annonciateur d'une confrontation armée généralisée.

L'effet déclencheur de ce regain de tension et de violence armée a été l'infiltration dans la bande de Ghaza d'une unité des forces spéciales de l'armée israélienne ayant eu pour mission l'élimination de cadres et responsables militaires du Hamas. Ce qu'elle est parvenue à faire non sans avoir rencontré une résistance de la part des éléments palestiniens qu'elle a ciblés qui lui a coûté la perte de son officier commandant et contrainte à un repli en catastrophe. Le Hamas ne pouvait que répliquer à l'agression provocatrice, ce qu'il a fait par des tirs de roquettes et d'obus vers le territoire de l'Etat sioniste auxquels l'aviation de ce dernier a répondu en procédant à des bombardements d'envergure sur la bande de Ghaza.

Le déroulement des faits tel que rapporté par les médias internationaux et les observateurs sur le terrain démontre que c'est Israël qui est cause de cet enchaînement dont il faut craindre qu'il en résultera une nouvelle agression militaire israélienne généralisée contre Ghaza. Comme elles sont coutumières, les autorités sionistes et leur propagande incombent évidemment la responsabilité de la violation de la relative trêve des armes qui s'était instaurée entre Israël et le Hamas qui contrôle la bande de Ghaza à ce dernier. Elles tentent de faire croire que les bombardements massifs auxquels procède l'aviation israélienne ne sont que des représailles aux tirs de roquettes venant de la bande de Ghaza. Tout dans le timing et la nature de la mission de l'unité des forces spéciales israélienne qui a opéré en territoire ghazaoui dément la version israélienne. Il crédite au contraire le fait que l'opération menée par elle procédait d'une provocation préméditée dont les inévitables développements donneraient prétexte à Israël à rompre la négociation indirecte en cours avec le Hamas.

Netanyahu, son cabinet et l'état-major de l'armée israélienne semblent convaincus que le contexte international et régional leur offre une fenêtre d'opportunité de réaliser ce qui est leur but ultime: en finir avec la résistance palestinienne qui fait obstacle à leur projet d'annexion totale de la Palestine et à la mise au placard de celui de la création d'un Etat palestinien. D'abord en éliminant radicalement le Hamas dans la bande de Ghaza, puis de contraindre avec l'aide de leurs nouveaux et très consentants alliés arabes l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas à se plier à la mise en œuvre du plan américain destiné à enterrer la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien. Tout cela est clairement annoncé par la mobilisation militaire israélienne ayant accompagné la riposte du Hamas à la provocation de l'unité des forces spéciales. Mais des médias occidentaux font mine de ne pas l'entrevoir et persistent ignominieusement à mettre sur le dos du Hamas ce qui est en train de se passer entre Israël et les Palestiniens.