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Odeur de viande rôtie pour faire vaciller la volonté des grévistes de la faim

par Kharroubi Habib

Jeudi aux environs de la prison d'Ofer en Cisjordanie, territoire palestinien occupé, où sont incarcérés des détenus palestiniens qui font la grève de la faim depuis le 17 avril, des heurts ont éclaté entre les forces israéliennes et des manifestants palestiniens venus exprimer leur solidarité aux grévistes de la faim. Pour disperser ces manifestants, les soldats israéliens ont usé à leur égard d'une violence sans retenue: passage à tabac, grenades lacrymogène et tirs de balles en caoutchouc ont été en effet la méthode employée par la soldatesque de l'Etat sioniste pour les éparpiller.

Au même moment et au même endroit des activistes d'un parti israélien d'extrême droite organisaient eux un barbecue avec l'espoir selon le secrétaire général de cette formation que les grévistes de la faim « sentent l'odeur de la viande ». Non seulement ces sinistres et cyniques « ripailleurs » n'ont pas été inquiétés par les forces israéliennes déployées autour de la prison, mais certains éléments de celles-ci les ont rejoints pour partager avec eux la viande grillée. On le voit donc que tout est mis en œuvre par les Israéliens pour tenter de faire vaciller la volonté des grévistes et ainsi obtenir qu'ils cessent leur mouvement de protestation dont la poursuite peut engendrer des conséquences morales et politiques ravageuses pour l'image et la réputation de l'Etat sioniste.

L'ignoble spectacle organisé par les activistes sionistes devant les murs de la prison d'Ofer est révélateur de la haine et du mépris qui les animent à l'égard des détenus palestiniens à qui selon eux il suffit de faire sentir l'odeur de la viande pour les rendre dociles et les faire renoncer à leur grève de la faim. En usant d'un procédé aussi bas, les activistes sionistes et les autorités israéliennes qui les ont laissés faire montrent manifestement qu'ils sont désemparés devant la détermination des grévistes de la faim que les mesures prises à leur encontre par l'administration pénitentiaire ne sont nullement parvenues à entamer.

La grève de la faim des détenus palestiniens en est en effet à son sixième jour sans que les rangs de ces derniers aient enregistré la moindre défaillance malgré les mesures coercitives dont ils font l'objet tels la confiscation de leurs biens personnels, le transfert vers d'autres geôles et la mise à l'isolement. Les autorités sionistes savent désormais que le mouvement de protestation déclenché dans les geôles israéliennes par l'intrépide et populaire leader palestinien Marwan Barghouti n'est pas un feu de paille qu'ils pourront éteindre en jouant sur le moral des grévistes et que même il va au contraire s'amplifier par l'entrée en grève d'autres détenus palestiniens restés jusque-là à l'écart mais que le devoir de solidarité oblige à ne pas rester passifs.

Collective, l'action de la grève de la faim qu'ont entreprise les détenus palestiniens a une résonance mobilisatrice au sein de la population palestinienne qui sans aucun doute ne comprendrait pas que les factions politiques de la résistance n'en tireraient pas l'enseignement qu'elle leur fait obligation de taire leurs différends et divergences pour constituer un front solidaire avec les patriotes incarcérés. Cette union sacrée face à l'ennemi sioniste que les factions palestiniennes tergiversent à réaliser, les détenus palestiniens la mettent en pratique dans les prisons israéliennes et leur exemple s'impose désormais comme ligne stratégique à suivre par l'ensemble de la résistance palestinienne.