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Surtout ne pas oublier les détenus palestiniens en grève de la faim

par Kharroubi Habib

Les détenus palestiniens dans les geôles israéliennes, qui le 17 avril ont entamé la grève de la faim à l'appel de Marwan Barghouti, poursuivent leur mouvement que l'administration pénitentiaire de l'Etat sioniste s'acharne à vouloir briser avant que d'autres prisonniers palestiniens ne le rejoignent. D'emblée, elle a usé de coercition à l'encontre des grévistes de la faim et en premier lieu contre leur leader Marwan Barghouti qu'elle a immédiatement transféré dans un autre pénitencier et mis à l'isolement non sans probablement le soumettre à des sévices et des humiliations pour tenter de lui casser le moral. D'autres meneurs déterminés de la grève de protestation ont subi le même traitement que Marwan Barghouti tandis que les autres grévistes se sont vu confisquer les maigres biens personnels dont ils disposent et privés de toutes visites parentales.

Malgré ces mesures prises à leur encontre par leurs geôliers, les détenus palestiniens poursuivent leur grève et sont déterminés à n'y mettre fin que lorsque seront satisfaites leurs revendications. Il y a malheureusement à craindre pour eux le pire car les autorités sionistes ont opté pour la non négociation et ont opéré le black-out total sur leur situation. Elles refusent catégoriquement à quiconque s'inquiète de ce qui se passe dans les geôles israéliennes l'autorisation d'en prendre connaissance. Ce qui n'indigne pas outre mesure les ONG qui font leur fonds de commerce la défense des droits de l'homme. L'on n'entend pas en effet Amnesty International et Human Rights Watch protester contre la répression qui s'est abattue sur les détenus palestiniens en grève de la faim et encore moins condamner l'Etat sioniste pour ses violations des conventions internationales notamment celle de Genève établissant les droits dont doivent bénéficier les détenus à travers le monde. S'agissant des détenus palestiniens, Israël vide pourtant ces conventions de façon systématique et cruelle qui lui vaudrait en principe plainte de leur part auprès des juridictions judiciaires internationales.

Au silence de ces ONG s'ajoute hélas en l'occurrence l'indifférence qu'affichent les Etats prétendument défenseurs des droits de l'homme et les médias occidentaux qui se targuent de ce même principe. Il en résulte que les détenus palestiniens poursuivent leur bras de fer avec l'administration pénitentiaire de l'Etat sioniste dans un huis clos que celle-ci met à profit pour instrumentaliser contre eux d'inhumaines mesures de rétorsion. Si ces Etats et médias sont déjà coupables de non-assistance au peuple palestinien en danger permanent du fait de l'occupation israélienne qu'il subit est source pour lui de traitements d'une violence qui fait insulte à la conscience humaine, ils le sont encore plus en faisant semblant d'ignorer ce qui se passe dans les geôles israéliennes. En « zappant » le mouvement de protestation collectif des détenus palestiniens, ils ont sciemment pris le parti de fermer les yeux sur la façon dont l'Etat sioniste entend y mettre un terme et peu leur importe qu'en l'occurrence il viole des conventions dont ils exigent le respect à d'autres Etats et à prendre prétexte qu'ils ne font pas pour engager contre eux campagnes de protestation, sanctions et voire même interventions militaires.

L'Autorité palestinienne et tous les défenseurs de la cause palestinienne se doivent de ne pas laisser le mur du silence s'établir sur le courageux et dramatique combat qu'assument les détenus palestiniens dans les enceintes carcérales de l'Etat sioniste. Ils se doivent de susciter et d'entretenir un mouvement de solidarité salvateur à l'égard de leur combat.