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C'est parti, les «gladiateurs» sont descendus dans l'arène

par Kharroubi Habib

Dimanche, les partis et autres compétiteurs en course pour le scrutin des législatives ont entamé leur bataille électorale pour conquérir des sièges au sein de l'APN. Beaucoup d'entre eux n'ont pas attendu l'ouverture officielle de la campagne électorale pour descendre dans l'arène afin de sensibiliser les citoyens électeurs à la joute électorale et les convaincre que leurs candidats défendent des programmes répondant à leurs attentes.

Le hic est qu'il ne semble pas que ces citoyens électeurs ont répondu à leur attente tant les prestations publiques organisées et animées par le microcosme politico-partisan ont été boudées par eux. En sera-t-il autrement pour celles auxquelles donnera lieu la campagne électorale officielle ? A en croire les compétiteurs, l'intérêt populaire pour la course électorale qui a pris son départ sera au rendez vous. Leur optimisme est toutefois contredit par la crainte qu'ils affichent et expriment par des propos et considérations sous le manteau qui donnent crûment à comprendre que l'abstention massive des électeurs marquera encore une fois l'échéance électorale. Crainte qui n'est pas propre à quelques partis en course mais commune à l'ensemble. Ce qui explique que tous ont tacitement convenu d'agir contre le spectre du boycott électoral en présentant ses partisans comme étant acharnés à contrecarrer l'émergence d'institutions élues disposant de la légitime électorale et par voie de conséquence la consolidation du processus de démocratisation amorcé par le pays. Sauf qu'il y a cacophonie dans les discours qu'ils développent à cet effet.

La moindre des fausses notes qui en résonne est celle que tandis que les partis du pouvoir déclament qu'il faut faire barrage au boycott pour signifier l'adhésion populaire à l'ouverture « démocratique » engagée par ce pouvoir qu'ils soutiennent, ceux de l'opposition en appellent à la même attitude mais pour empêcher celui-ci de recourir à la fraude électorale et transformer le scrutin en une mascarade donnant à voir que les Algériens plébiscitent sa gouvernance. Si le boycott est menaçant pour les deux camps en compétition, c'est qu'en se matérialisant il fera la preuve que les Algériens englobent dans la même défiance leur classe politique toutes sensibilités confondues.

Si depuis longtemps les citoyens n'attendent rien des promesses que leur prodiguent les soutiens partisans du pouvoir, ils ne se font également aucune illusion sur celles que leur font miroiter leurs concurrents. Ces derniers ont dilapidé leur chance d'attirer à eux l'électorat en s'adonnant à la palinodie ayant consisté à affirmer leur certitude qu'il ne peut y avoir de scrutin électoral crédible dans le pays tant que le système et le pouvoir qui en émane seront en place puis à se précipiter pour y prendre part. De leur comportement les citoyens en ont déduit à une connivence sur leur dos de la classe politique.

Ce qui ne contribuera certainement pas chez nombre d'entre eux à les inciter à prendre pour argent comptant les arguments qu'elle lui assène contre le boycott électoral qui est un comportement adopté par eux exprimant leur refus d'être partie prenante dans des opérations électorales qu'ils estiment avoir fait l'objet d'un deal à leurs dépens entre le pouvoir et les forces qui prétendent le combattre.