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Provocations israéliennes: la réprobation ne suffit plus

par Kharroubi Habib

La réprobation scandalisée que suscite internationalement la nouvelle loi votée en Israël par la Knesset légalisant des colonies «sauvages» sur des terres palestiniennes et jusque-là considérées comme telles par les autorités de ce pays elles-mêmes, ne sera pas suffisante pour arrêter le processus d'annexion véritable des territoires palestiniens occupés qui est l'objectif final de ses auteurs. La légalisation que cette loi permet n'est en effet qu'un pas de plus vers cette annexion dont le gouvernement Netanyahu et la coalition raciste et extrémiste sur laquelle il s'appuie en ont fait leur feuille de route.

Le défi au droit international et aux Nations unies qu'elle constitue en consacrant le vol légalisé des terrains sur lesquels ont été construites les colonies juives en question oblige la communauté internationale à ne pas s'en tenir aux condamnations fussent-elles fermement exprimées, mais à des actes qui forceraient l'Etat sioniste non seulement à la rapporter mais à cesser la poursuite de sa politique d'annexion visant à rendre impossible la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien. Persister à ne réagir aux provocations israéliennes que par des mises en garde et des appels à la raison, c'est émettre désormais des signaux dont les extrémistes qui gouvernent l'Etat sioniste n'en tiendront pas compte car ne s'accompagnant pas de décisions au pouvoir dissuasif qui les pousseraient à reculer.

Le caractère absolument scélérat de cette loi que même la justice israélienne ne tient pas à endosser fait obligation aux Etats qui la condamnent de ne pas s'estimer quittes en l'ayant fait. Elle leur rend possible en effet et légitime de manifester leur réprobation par des actes à l'endroit de l'Etat sioniste qu'ils se refusaient d'assumer en prétextant la considération qu'il ne faut pas le pousser dans ses retranchements ce qui créerait une situation encore plus complexe et accablante pour les Palestiniens. Ne pas sanctionner Israël et de la manière la plus punitive qui soit reviendrait à l'encourager à persiste à croire qu'il est au-dessus des lois internationales.

C'est contre cette attitude amorphe que la communauté internationale se contenterait d'adopter que la direction palestinienne doit se battre en mettant au pied du mur les Etats qui refuseront de s'en départir alors que l'Etat sioniste a franchi la ligne rouge qu'eux-mêmes ont mise aux provocations qu'ils peuvent supporter de sa part. Ces mêmes Etats ont la gâchette des sanctions facile quand ils s'estiment défiés par tout pays autre qu'Israël. Ils contraignent à les suivre sur cette voie même les pays qui ne s'estiment pas fondées les raisons qui guident leurs réactions punitives.

Dans le cas de la loi scélérate israélienne, ils n'ont aucune échappatoire pour ne pas réagir de même du moment que c'est le procureur général d'Israël lui-même qui a averti le gouvernement de l'Etat sioniste qu'elle expose Israël aux poursuites internationales dont celle de la Cour pénale internationale. C'est en opposant à ces Etats une attitude intransigeante sur les mesures à prendre contre l'Etat sioniste que la direction palestinienne les acculera à révéler l'exacte vérité de leurs positions sur le conflit israélo-palestinien. Ce conflit est dans sa phase la plus crucialement décisive et les Palestiniens ont besoin que les amis et soutiens de leur cause adhèrent sans réserve aux décisions qu'ils prendront pour mettre en échec le projet annexionniste d'Israël.