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Talaie El Houriat: y va, y va pas ?

par Kharroubi Habib

«Talaie El Houriat», le parti que préside l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis, n'a pas encore tranché sur la question de sa particpation ou non aux prochaines élections législatives. Selon nos sources, la consultation en interne sur le sujet initiée par l'instance dirigeante du parti serait toujours en cours, mais lui a déjà fait apparaître qu'un consensus sur la décision à prendre sera difficile à établir. Ce qui pourrait donner lieu à des remous dans les rangs du parti.

Quant au président de «Talaie El Houriat», l'on peut avancer sans risquer d'être démenti qu'il pencherait pour la non participation mais que soucieux de respecter les principes démocratiques sur lesquels il a basé la création de sa formation, il a opté pour ne pas dicter unilatéralement à celle-ci la position à arrêter. Dans le communiqué qu'il a rendu public suite à l'annonce ayant émané de la présidence de la République faisant savoir que le chef de l'Etat envisage de nommer Abdelouahab Derbal à la tête de la haute instance de surveillance des élections, Ali Benflis a émis des considérations qui sont éclairantes de ce qu'il pense que seront les prochaines échéances électorales. Telles qu'il a dit les entrevoir, c'est-à-dire qu'elles seront «tenues dans les mêmes conditions que leurs devancières» et ne seront pas de «celles dont on peut attendre une réponse déterminante aux vrais problèmes politiques, économiques et sociaux qui sont dans l'attente d'un traitement réel, effectif et diligent», l'ont peut déduire que Benflis ne mettra pas dans la balance le poids de son autorité pour faire triompher au sein de son parti les partisans de la participation électorale.

Pour avoir tiré à boulets rouges sur les nouvelles lois électorales en affirmant qu'elles ne contiennent aucune des garanties que l'opposition estime nécessaires pour qu'il y ait des scrutins libres, transparents et honnêtes, l'ancien chef du gouvernement ne peut en effet prêcher aux partisans du boycott qui s'appuyant sur ses critiques au vitriol contre le processus électoral national font campagne en interne pour que «Talaie El Houriat» ne prenne pas part à ce qu'ils qualifient de «mascarade» électorale annoncée et s'évite ainsi de contribuer à forger l'alibi démocratique que constituerait pour le pouvoir la participation électorale de l'opposition.

Il est vrai que le positionnement en majorité favorable pour l'option participationniste des principaux partis de l'opposition qui partagent pourtant les critiques faites par Benflis sur les pratiques électorales et sa certitude qu'elles seront encore à l'œuvre lors des prochaines élections, oblige «Talaie El Houriat» à cerner sans faux-fuyant ce qui pourrait découler pour lui de la prise de position qu'il devra prendre. Cela explique comme l'attestent nos sources que le débat engagé sur la question au sein de ce parti s'avère n'être ni une formalité ni un faux-semblant démocratique à une décision arrêtée par avance au sein de son instance dirigeante et encore moins par Benflis en sa qualité de président, et ce pourquoi celle-ci tarde à venir.

Beaucoup de citoyens qui se fiant à la prestation de Benflis lors de l'élection présidentielle voient en lui et son parti les opposants les plus crédibles, se montrent tout aussi partagés que ne le sont leurs militants sur ce que devrait être leur position sur les prochaines échéances électorales.