Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les apprentis sorciers pris au piège de leurs tours

par Kharroubi Habib

Ses combattants défaits sur tous les fronts, les territoires sur lesquels elle a proclamé et tenté d'organiser son pseudo-«khalifa islamique» se réduisant en peau de chagrin, l'organisation terroriste «Daech» en est réduite à commanditer à ses adeptes l'exécution de spectaculaires et sanglants attentats suicides ou aux véhicules piégés là où ils le peuvent: en Syrie, en Irak ou en Libye mais également dans les pays qui lui font une guerre active. Comme l'ont démontré les séries d'attentats revendiqués par elle en Europe, en Amérique même et ceux qui sont perpétrés en Syrie et en Irak au cœur de zones sous contrôle des régimes de ces pays, Daech dispose d'un vivier d'exécutants disséminés, fanatisés et déterminés à mettre en œuvre sa stratégie mortifère et terrorisante.

Il faut par conséquent s'attendre à ce que Daech se retrouvant de plus en plus acculée militairement dans ce qu'il lui reste de territoire sous son contrôle en Syrie, en Irak et en Libye elle instruise ses adeptes là où ils se trouvent d'intensifier les actions terroristes. Ce que les services de renseignement des Etats que Daech cherche à frapper estiment en mesure de se produire avec le retour au pays de leurs ressortissants partis rejoindre les rangs de Daech et désormais forcés de s'y résoudre par son inéluctable défaite militaire et l'effondrement de son pseudo-«khalifa islamique». La perspective leur donne des sueurs froides car se sachant dans l'impossibilité de pister puis de neutraliser avant leur passage à l'acte les milliers de «djihadistes» dont leurs pays ont dans un premier temps encouragé voire même suscité la vocation en faisant du régime syrien l'ennemi dont la chute vaut que l'on y contribue même au sein des rangs d'organisations terroristes. Ils ont fait comme si celles-ci leur seraient «reconnaissantes» d'avoir fermé les yeux sur l'afflux chez elles de leurs ressortissants candidats au «djihad».

Ces pays qui pensent tout savoir sur les organisations djihado-terroristes dont certains d'entre eux ont cyniquement favorisé l'émergence et la montée en puissance de nuisance avec le calcul qu'ils peuvent indéfiniment les manipuler et s'en servir pour faire aboutir leurs desseins géopolitiques là où c'est nécessaire, découvrent sur le tard qu'ils ont contribué à la création de monstres dont ils ne peuvent plus contrôler les pulsions destructrices qui ne les épargnent pas. Que ces Etats aient décidé bien tard de se préoccuper de la radicalisation d'une frange de leur jeunesse au gré de la montée en puissance des organisations terroristes et de leurs «exploits» contre des régimes décrétés à abattre au prétexte de leur caractère dictatorial et à la répression barbare ferait trivialement sourire n'eût été que cette radicalisation dont ils n'ont pas su et certainement pas voulu cerner la dangerosité leur fait encourir des périls mortels. Pas qu'à eux mais pour tous les pays où leurs «radicalisés» dormants et ceux partis ailleurs concrétiser leurs aspirations djihadistes suivront et exécuteront les criminelles directives que leur transmettent leurs chefs et gourous terroristes.

L'essaimage des rescapés terroristes du sanglant et barbare projet d'instauration d'un «khalifa islamique» a sans nul doute commencé et va avoir des conséquences sombres pour les populations au sein desquelles ils espèrent se fondre et être en mesure d'accomplir leur sinistre besogne. L'alerte est certes donnée. Suffira-t-elle pour autant pour déjouer leurs macabres desseins ?