Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le revers de Daech en Libye incite à la vigilance en Algérie

par Kharroubi Habib

L'Algérie ne peut évidemment que se réjouir du succès de l'offensive menée par les forces gouvernementales libyennes leur ayant permis de reprendre la ville de Syrte aux éléments de l'organisation terroriste Daech qui l'ont occupée durant quatre mois. Il y a nul doute en effet que la bataille pour Syrte a occasionné de sérieuses pertes dans l'effectif des éléments qui combattent en Libye sous l'étendard de cette organisation.

Le revers qu'elle subit à Syrte n'est toutefois pas décrypté par les autorités en charge en Algérie de la sécurité nationale comme ayant mis un point final au projet d'asseoir son implantation en Libye et par voie de dissémination dans les Etats en frontières avec ce pays. Elles sont au contraire convaincues que la déroute de Daech à Syrte va pousser l'organisation terroriste à faire essaimer les rescapés des combats pour Syrte vers le réduit territorial qu'elle continue d'occuper en territoire libyen mais aussi au-delà des frontières de ce pays où elle pense que sont réunies les conditions de leur implantation. Cette perspective, l'Armée nationale populaire (ANP) en a anticipé la survenance et a mis en place un impressionnant dispositif sécuritaire aux frontières du pays par lesquelles les éléments de l'organisation terroriste seraient tentés de s'infiltrer en territoire national.

Les moins bien disposés par rancœur revancharde ou algérophobie assumée, parmi les spécialistes de la lutte antiterroriste, à l'égard de l'Algérie et de son armée nationale admettent que ce dispositif n'est pas qu'impressionnant mais aussi d'une efficacité en train de se démontrer sans doute aucun à chaque tentative que des éléments affiliés à Daech ou d'autres organisations terroristes ont faite pour prendre pied en Algérie. Ce dont ils tirent arguments pour ne pas adhérer à la sinistre vision alarmiste sur la situation de l'Algérie que développent les plus acharnés anti-algériens d'entre eux pour accréditer leur mauvais augure que ce pays serait trop fragilisé pour faire échec au projet d'implantation de Daech sur son territoire.

Il y a cependant que la puissance et le haut degré d'efficacité qui sont maintenant reconnus à l'armée algérienne ne sont pas du goût de ceux qui entretiennent à l'égard de l'Algérie des desseins et des plans déstabilisateurs. D'où l'acharnement qu'ils mettent à noircir l'image du pays en surévaluant jusqu'au ridicule son instabilité politique, ses problèmes économiques et sociaux et la menace terroriste à laquelle il serait confronté. Plus que Daech, c'est de ces milieux que l'Algérie doit s'attendre aux coups « fourrés » contre sa stabilité et sa cohésion nationale. Contre eux, l'ANP a besoin de compter dans le pays sur l'érection d'un mur de résistance englobant toutes les forces vives nationales pour qui la sauvegarde de la souveraineté et l'intégrité de la nation sont au-dessus de leurs divergences partisanes et ambitions. Ce n'est qu'à cette condition qu'il sera fait échec et à Daech et à ses manipulateurs qui tout en faisant semblant de ménager l'Algérie en lui délivrant d'hypocrites messages de « respect » et de « solidarité » s'ingénient à tenter de saper sa résistance et sa cohésion.