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Tony Blair en sa dégoûtante nudité

par Kharroubi Habib

Depuis 2007, année où il décida d'abandonner la politique, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair est nominalement l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient du Quartet (ONU, UE, Etats-Unis et Russie). Son proche entourage a récemment fait savoir qu'il allait prochainement quitter ce poste. Ce ne sont pas les Palestiniens qui vont déplorer ou regretter son retrait.

Pendant toutes les années où il a occupé ce poste, l'ex-Premier ministre britannique ne s'est pas signalé en effet comme un intervenant actif dans la recherche d'une solution juste et équitable au conflit israélo-palestinien, objectif pour lequel a été mis en place le Quartet dont il est l'envoyé spécial. Mais ce n'est pas sur la base du constat de son consternant bilan en tant qu'envoyé spécial du Quartet que Tony Blair a pris la décision de mettre fin à son rôle. Il s'y est résolu à l'éclatement de la véritable bombe provoquée en Grande-Bretagne par un livre explosif accablant sur l'usage qu'il a fait de sa qualité d'envoyé spécial du Quartet.

Depuis son retrait politique, l'ex-Premier ministre de la « Reine » est connu pour avoir créé de multiples sociétés et pour multiplier les conférences très rémunérées. Mais ce qui fait scandale est la révélation par les auteurs du livre du mélange des genres qu'il a pratiqué entre ses lucratives activités et son statut d'envoyé spécial au Moyen-Orient. C'est ce à quoi il s'est consacré presque exclusivement depuis qu'il a été désigné à ce poste. Il aura ainsi amassé une fortune considérable. Plus d'une centaine de millions d'euros - en intervenant en faveur de sociétés souhaitant obtenir des marchés dans la région. Les habitants de Ghaza sauront grâce au livre consacré à Tony Blair que cet homme qui a été totalement indifférent aux tragédies qu'ils ont vécues au cours des récurrentes agressions militaires israéliennes contre leur territoire est celui qui a négocié un contrat de téléphonie en 2009 pour une compagnie qui souhaitait s'installer dans la bande de Ghaza et qu'il a eu également un rôle ambigu dans un contrat gazier dans ce même territoire qui a bénéficié à une compagnie britannique cliente de l'une de ses sociétés, la « Tony Blair Associates ».

Tony Blair, on le constate, n'a eu aucun scrupule à faire dans le mélange des genres et c'est en toute probabilité pour pouvoir s'y adonner qu'il s'est fait désigner en qualité d'envoyé spécial au Moyen-Orient du Quartet. On le savait cynique et menteur : des facettes de sa personnalité qu'il a dévoilées lors de la crise du Golfe qui a abouti à l'invasion militaire américano-anglaise en Irak. On le découvre un « rapiat » de la pire espèce qui s'est goinfré d'argent sur le dos des Palestiniens. De l'argent qui lui permet de vivre dans l'opulence ce qui lui reste de temps à vivre.

S'il existait une vraie justice internationale, celui qui a été surnommé le « caniche de Bush » aurait été appelé à rendre compte pour ses noirs et sinistres agissements autant en tant qu'ex-Premier ministre de Grande-Bretagne qu'en tant qu'envoyé spécial du Quartet. Au lieu de cela, il n'est pas impossible que lui soit un jour attribué le prix Nobel de « la paix » pour son « éminente » contribution à l'instauration de celle-ci au Moyen-Orient. Ainsi va le monde a dit l'autre.