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Etre député et se servir indûment

par Abdou BENABBOU

Lourd sens et totale mise à nu que suggère ce scandale argentin provoqué, ces dernières heures, par les sénateurs en augmentant leurs indemnités de 170%. La nature humaine ne serait donc qu'un prisme difforme pour que la politique du désintérêt matériel individuel trônant souvent dans des miradors devienne une recette et une arme pour développer la cupidité.

L'Argentine avec une situation économique aux abois et dont des couches entières de la population crient famine n'est pas un cas d'espèce isolé.

Partout ailleurs dans le monde, une basse connotation de l'exercice politique est donnée par des élus. Peu de peuples échappent aux encoignures souvent cachées que façonnent les égos manifestes et les égoïsmes travestis de ceux censés les représenter avec dignité.

La ribambelle des méfaits offre chaque jour la découverte des travers dont sont acteurs des députés, des sénateurs, des ministres et de plus en plus de chefs d'Etat.

Le Pérou, le Vietnam, la Corée du Sud, l'Union européenne, la France, le Gabon, Israël et d'autres encore n'ont pas été épargnés par des scandales financiers dont les auteurs à des sommets de responsabilités les plus hautes ont fait main basse sur leurs institutions.

Politique, la malversation semble être une donnée humaine rigide pour que sa nature transforme le patriotisme déclaré dans les urnes en registre de commerce.

L'Algérie n'a pas été en reste et six de ses hauts élus, un sénateur et cinq députés, font partie d'un lot entaché par une salissure judiciaire qui en dit long sur les prédispositions indélicates d'un engagement politique formaté pour indûment se servir.

Le meilleur exemple nous vient des Etats-Unis où un des anciens présidents le plus puissant sur terre, décidé à renouveler sa gloriole, partage en ce moment son temps entre les arènes électorales et les bancs des accusés des tribunaux.

D'autres du même acabit se sont révélés des rats de gouttière et ont vu leur aura cramoisie pour d'énormes indélicatesses insoupçonnées.

L'exercice politique n'est pas un jeu d'enfants. La justice algérienne vient de le démontrer en extirpant nos six élus de leurs nids douillets.