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La tragédie de Ghaza et ses tentacules

par Abdou BENABBOU

L'Iran ne pouvait évidemment garder un profil bas après l'attaque d'Israël contre son consulat à Damas. Il a agi comme il l'avait déclaré. Et comme toutes les attentes, le monde occidental a pris fait et cause avec l'entité sioniste en s'impliquant directement dans un conflit armé ne ménageant pas son engagement avec une aide multiforme en hommes et en armements.

L'hypocrisie dans les faits et dans les dires ne laisse pas malheureusement présager un retour au calme, ni dans la région ni dans le monde, car le drame de la tragédie de Ghaza n'a pas fini d'étendre ses tentacules. Le drame palestinien augure avec certitude des horizons sombres pour le monde entier. Ligotée comme elle l'a toujours été, l'ONU aura beau multiplier ses plates recommandations et ses appels à la raison et à la sagesse, elle n'aura pas le loisir d'imposer la pacification que les puissances, les Etats-Unis en tête, dénient en permanence.

Les dires et leurs contraires sont les aliments nourriciers des catastrophes. Leurs résultats sont un feu propice pour les poudrières dont seuls les peuples en paient la lourde facture. Nul ne pourra affirmer que le malheur palestinien est un drame circonscrit et qu'il a des limites. Nul ne pense non plus que ses répercussions obéiront à un tracé des frontières. La menace d'une catastrophe est une prévision planétaire. Et on en constate les ingrédients chaque jour à travers les pays les plus reculés de la terre.

Bien qu'elles soient désastreuses, les conséquences des bras de fer armés ne seraient sans doute pas dans la seule guerre, mais elles se manifesteront dans l'ombre, alimentées par des acteurs imprévisibles qui ne s'en tiendront qu'en leur foi indémontable à la notion de justice. Indéfiniment nourrie à sens unique, elle ne permet aucune nuance entre la vie et la mort et élargit la spirale de la violence. Ainsi conçue, elle développe les extrémismes de tous bords et elle contrarie la sérénité des peuples pour que les Etats demeurent prisonniers dans les éternelles alertes.