Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le maillon faible

par El-Houari Dilmi

Près de vingt ans après son lancement, la généralisation du paiement électronique n'avance pas au rythme souhaité. A fin 2022, 13,5 millions de cartes de paiement électronique étaient en circulation dont plus de 10 millions de cartes «Eddahabia». Un retard imputé par les spécialistes à une confusion entre la carte de retrait et la carte de paiement chez le commun des Algériens. La vérité est que dans l'esprit du commun des utilisateurs on n'est pas encore arrivé à comprendre que la carte de paiement a été créée pour remplacer l'usage de la monnaie fiduciaire, contrairement à la carte de retrait.

Peu d'Algériens utilisent la carte de paiement électronique, une désaffection du public due au manque d'information chez les usagers, mais également par le nombre restreint de terminaux de paiement (TPE). Des cartes mixtes destinées à la fois au retrait d'argent cash et au paiement électronique existent également mais vu le déficit en termes de communication et de marketing, leur utilisation reste très limitée. Autre entrave sur le long chemin de la généralisation du paiement électronique, le manque de confiance de leurs détenteurs en ce qui concerne la sécurité des transactions, mais aussi à la frilosité des commerçants à utiliser les terminaux de paiement qu'ils préfèrent cacher dans leurs tiroirs.

Le développement de nouvelles générations des réseaux de télécommunications, adossé au formidable boom des réseaux sociaux et de l'Internet est pourtant parmi les atouts à même d'envisager l'avenir avec assurance. Comment amener les ménages, les commerçants et autres opérateurs économiques à adopter ce mode de paiement électronique ? Un réseau interbancaire digitalisé, une densification du réseau de porteurs de cartes grâce à une utilisation plus large et surtout plus sécurisée de l'Internet, doublée d'une grande opération de communication et de marketing à l'adresse du grand public, sont peut-être la solution.