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L'humain, réel problème de l'environnement

par Abdou BENABBOU

Le paradoxe ne manque pas de dérouter. Difficilement et non sans des réticences voilées, un branle-bas mondial est tenté pour préserver l'environnement. Associations, gouvernements et organisations internationales poussent au militantisme pour sauver la terre d'un danger dont le monde entier est conscient. Chaque force qui compte affirme être sensible au sujet pour lequel moult conférences internationales ont été organisées pour ne finalement accoucher que de contraignantes recommandations. Des mesures sont engagées cependant ici et là donnant lieu à de nombreux comportements, certaines ont ouvert une brèche allant jusqu'à retoucher des modèles de la civilisation.

La voiture électrique a forcé son entrée et on redore de plus en plus la mode de la nourriture bio pour finir par des projections verbales sur les horizons de la moitié du présent siècle. Curieusement et malheureusement l'engagement mondial formulé pour sauver l'environnement ne tient que peu compte de l'élément humain censé cœur de la grande préoccupation pour sa sauvegarde et l'assurance de sa pérennité. A tous les égards, le problème est d'abord au sein des hommes. Richesse et pauvreté s'arcboutent entre elles pour que le sens de la lutte pour la protection de l'environnement soit faussé. Conseiller à des êtres humains besogneux et démunis de gîtes et de couverts élémentaires de s'inquiéter de l'effet de serre est une mauvaise plaisanterie. La terre abrite plus de 4 milliards d'êtres dans ce cas affligeant. Se lamenter de leur sort tout en s'attachant à démultiplier les arsenaux de guerre n'est qu'inconséquence et supercherie quand on aborde le problème des dégâts environnementaux. Dans la douleur, le réchauffement climatique ne s'accompagne pas de celui des cœurs. Et ce ne sont pas les oboles accordées pour faire bonne figure qui adouciront le climat.

C'est comme si on rive les yeux sur le ciel pour maudire la couche d'ozone, alors que le réel problème est mitoyen.