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Une mission complexe

par Par El-Houari Dilmi

Le gouvernement semble prendre l'épineux dossier des subventions publiques avec beaucoup de circonspection pour ne pas dire une certaine appréhension. Les membres du conseil national chargé du projet de révision du système des subventions, vaste chantier s'il en est, ont été installés le 18 mai dernier, mais la complexité de la mission, celle d'abandonner les subventions publiques des produits alimentaires de base et des carburants en premier, ou procéder au ciblage des couches sociales qui doivent bénéficier du soutien de l'Etat, tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde.

Le défi est celui de savoir comment passer des subventions généralisées vers des subventions orientées au profit des véritables bénéficiaires, quand on sait que les produits de consommation coûtent au Trésor public plus de 19 milliards de dollars (2.694 milliards de dinars) chaque année.

L'article 188 de la loi des finances 2022 stipule la mise en place d'un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles, composé, notamment les départements ministériels concernés, d'experts économiques concernés, ainsi que d'organismes professionnels. Cela en théorie mais dans la pratique, le débat et la large concertation lancés autour de ce projet risquent de prendre beaucoup plus de temps que prévu. Il est évident pour tout un chacun qu'un multimilliardaire ne peut pas continuer à acheter la baguette de pain ou le sachet de lait au même prix qu'un smicard. La justice sociale commence par là même si pour le président de la République, continuer à soutenir les classes sociales vulnérables et moyennes constitue «l'un des principes de l'Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er Novembre».

Fixer la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix, les catégories de ménages ciblés, les critères d'éligibilité à cette compensation et les modalités de transfert monétaire est une tâche qui peut s'avérer des plus ardues. Selon le PM, «le système actuel d'aides publiques est à l'origine d'une injustice sociale flagrante». Tout est dit.