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DROIT ET SAGESSE

par Abdou BENABBOU

Le ministre des Affaires étrangères russe était à Alger hier. Bien entendu, le conflit russo-ukrainien et le séisme qu'il a provoqué, son incidence sur le marché gazier européen et les tiraillements que connaîtront les nécessités de coordination entre les pays producteurs ont été, hier à Alger, au centre des discussions entre Algériens et Russes.

Certains, cependant, ont vite fait de mettre en sourdine la consistance permanente de la politique algérienne dans le concert des nations et se sont plu à pérorer qu'Alger était un vassal de Moscou, sinon son amie inconditionnelle alors que l'Etat algérien est au-dessus de toute considération, l'ami de la justice et de la concorde pour peu que les relations soient basées sur le respect mutuel. Il s'est résolument plié au cours de sa longue histoire à un non-alignement indéfectible et milité pour la paix et la concorde parfois au détriment de ses propres intérêts.

Il n'est pas besoin de rémunérer les maintes fois où les Algériens ont tendu leurs mains à divers peuples et Etats à la recherche de la paix et de la sérénité, pour offrir leurs bons offices dans le respect de la souveraineté de chacun. Leurs aides désintéressées ont été manifestées à l'adresse des Irakiens et des Iraniens en guerre, aux Américains quand une cinquantaine d'otages étaient détenus à Téhéran et le prouvent encore aujourd'hui avec persistance au Mali et en Libye.

Dans cette lignée intangible où le droit international et les résolutions de l'Assemblée générale onusienne ont la primeur, le ministre des Affaires étrangères ne peut donc être que le bienvenu et écouté avec la sagesse qui caractérise la diplomatie algérienne.

Trop de vérités ne sont pas dites à propos de la guerre actuelle en Ukraine, mais les duperies ont du mal à ne pas transpirer dans une région où sans doute l'avenir du monde se joue. La diplomatie algérienne en a bien conscience. Mais comme à son habitude et contrairement à l'allégeance simpliste envers la Russie qu'on lui prête, elle excelle dans la raison gardée.