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Le monde de
l'éducation renoue avec les turbulences, avec des grèves éparses centrées sur
de nombreuses revendications. Elles ne sont pas près de s'arrêter et elles
rejoignent légitimement l'ensemble des intempérances du monde du travail où la
majorité des Algériens ne parviennent plus à affronter la vie. Les enseignants
comme le corps médical et comme tous les autres s'estiment sérieusement
écorchés par un niveau de vie qui ne les suit plus. La mise en avant de la
question des salaires est sans cesse répétée mais il est bien normal pour tout
le monde de s'interroger par quelle magie financière cette nouvelle année
circonscrira l'immense problème des salaires qui régit l'existence des Algériens.
L'équation est ardue et sa solution au grand dam de la société pourrait se plier à une loi naturelle qui veut que la norme soit à l'avantage des plus nantis. Il est clair que les subsides salariaux perçus par les enseignants font figure d'aumône et nombreux d'entre eux se sont orientés vers des voies parallèles pour arrondir leurs fins de mois. Il n'y a pas une seule famille algérienne qui ne soit pas obligée de tomber dans le travers d'appuyer la scolarité de ses enfants en leur faisant suivre des cours payants particuliers. Une impressionnante école privée s'est installée dans l'ombre et a rejoint avec force le monde de l'informel. Une décantation profonde s'opère peu à peu pour dépouiller l'école publique de son sens pour tendre à suggérer que l'enseignement obligatoire pour tous est une donnée qui a fait son temps. Le déploiement d'une nouvelle école parallèle est évident et le tracé d'une division sociale s'ancre d'autant qu'une désagréable articulation pour la population s'opère dans le secteur débridé de la santé. On voit mal en effet comment l'Etat dans une subsidence affirmée irait encore triturer sans dégâts une politique salariale nationale. C'est à l'évidence vers le délicat bras de fer entre le politique et le social que s'oriente la société algérienne. Malheureusement, les contraintes économiques étant ce qu'elles sont, elle ne peut continuer à se nourrir du fronton d'une république populaire. |
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