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Le
dossier de l'autoroute est provisoirement clos. La saga s'arrête en attendant
que la machine politique change le rythme que l'air du temps lui a inculqué et
que le vent change de cap. Le procès d'une semaine aux allures fantasmagoriques
est resté fidèle aux humeurs du jour pour respecter la règle qui veut qu'une
force fomente un coup d'Etat pour la simple puérile raison qu'un vis-à-vis ne
lui a pas dit bonjour et qu'une simple omission d'un salut de la main devienne
une raison d'Etat. L'Algérie est aujourd'hui ainsi prise au piège entre une
phénoménale bouderie de quelques détenteurs de fausses convictions et de
quelques gesticulateurs qui croient dur comme fer que le ciel peut être soutenu
d'un seul doigt.
A cinquante kilomètres de la cour d'Alger, à Blida, un autre dossier estompé que Abdelmounène Khalifa s'obstine à rendre étriqué pour le laisser adapté à quelques petites de ses embrouilles dues à une déraison passagère. Que pourra-t-il affirmer et qui devra-t-il accuser quand lui-même sera toujours dans l'impossibilité de s'expliquer comment il a été fait roi ? Un haut représentant à Alger d'une puissance étrangère a avoué un jour qu'il avait fini par comprendre qu'en Algérie il ne fallait pas chercher à comprendre. Facile boutade diplomatique pour expliquer l'irrationalité des faits et gestes d'un pays embourbé par les tiraillements des égos farfelus qui ancrent des croyances débiles tendant à convaincre chaque Algérien qu'il a la carrure potentielle d'un président de la République. Le diplomate n'a cependant pas tort. L'enfumée que subit l'Etat de toute part ne lui permet qu'une gouvernance informelle et la virtualité des lois accouche des Khalifa et transforme les autoroutes en voies d'accès aux égoïsmes les plus condamnables. Mais on sait cependant que l'Algérie n'est pas la seule locataire à cette enseigne et on serait presque tenté d'atténuer ce brumeux inconfort. D'autres pays bardés par un vernis trompeur sont souvent aux prises avec la cupidité des hommes de haut niveau qui s'assoient sur leur honneur. Les lourds dossiers de l'autoroute et de Khalifa ne seraient donc que des étincelles qui éclairent furtivement sur ce que les hommes ont de plus bas quand leurs vils agissements se marient. Devant la seigneurie de l'humeur érigée en mode de gouvernance comme témoin privilégié des noces. |