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BOUMERDES: Colloque international sur les matériaux et le développement durable

par O. M.

Aujourd'hui, il est très difficile de faire venir l'industriel algérien au sein de l'université pour apporter son soutien au travail entrepris par les chercheurs-universitaires ; cette situation pénalisante et décourageante n'a heureusement pas eu d'incidence négative sur le travail du chercheur, prenant ainsi son mal en patience ; pour le moment, il continue vaille que vaille, dans un coin de son labo, à mettre à jour les projets innovants de demain que, hélas, l'industriel algérien va chercher ailleurs. C'est ce qui ressort des rencontres avec les chercheurs du 2e colloque international sur les matériaux et le développement durable dont les travaux ont pris fin avant hier à Boumerdes, et qui a réunit plus de 350 chercheurs. Cette situation ne semble pas être propre à l'Algérie, mais, comme déclare le chercheur égyptien Haroun Ahmed du centre national de recherche d'Egypte qui compte plus de 400 chercheurs, il faut émigrer en occident pour que notre travail soit reconnu par nos gouvernants et nos industriels, qui vont payer chèrement cette 'coopération'». Pour le président du congrès M. Amar Irekti (UMBB) : «aujourd'hui, il est très difficile d'être parrainé par les industriels algériens, d'ailleurs, rares sont les entreprises disposant d'une unité de recherche. Nos tentatives de partenariat, très en en vogue à travers le monde, restent chez nous sans échos, et pourtant un partenariat serait gagnant pour les deux parties ». Au début du mois d'octobre dernier, M. Ali Haddad, le président du forum des chefs d'entreprise (FCE) a indiqué que le Forum veut contribuer à établir une passerelle entre le monde universitaire et celui du travail dans l'objectif de rendre plus efficaces les entreprises algériennes et contribuer à la création d'emplois. «Le FCE souhaite planter les jalons d'une coopération constructive et fructueuse entre les chefs d'entreprise et les chercheurs», a-t-il précisé estimant que «l'entreprise économique algérienne n'est pas accompagnée comme il faut pour recruter les diplômés». Il a invité, par la même occasion, les entreprises opérant dans l'importation à s'orienter vers l'investissement productif, plus créateur de richesses et qui constitue un lieu propice aux chercheurs pour innover et s'approprier les nouvelles technologies. Ainsi, entre les vœux et la réalité, le fossé reste encore large. Ce constat amer mais réel que vit le chercheur-universitaire, se traduit par la publication de travail de recherche sur les revues scientifiques spécialisées, où plus de 1380 brevets ont vu le jour. Pour Amar Irekti, vivement l'application de la nouvelle loi sur la recherche. En attendant, l'unité de recherche de ?'matériaux, procédés et environnement'' (URMPE) de l'université M'hamed Bougara de Boumerdes (UMBB) et l'université Paris-Diderot-Paris7, ont réparti les 200 communications de cette 2e édition à travers quatre thématiques, à savoir 'Les Matériaux de construction' ( génie civil-bétons-habitat), les Matériaux composites et polymères (Résines thermodurcissables-fibres-structures sandwiches), les Matériaux pour le développement durable (Eco matériaux-bois-matériaux recyclables-sous produits industriels) et enfin Les Matériaux fonctionnels (électronique-optique) ). Le symposium a permis de revaloriser en premier lieu l'axe de collaboration, aux deux universités des deux rives (Nord-Sud), ensuite s'atteler à construire un espace d'échanges permettant d'intégrer en parallèle une nouvelle culture de recherche au sein du milieu estudiantin, et offrir une tribune aux chercheurs à Bournane (Université du Québec , Canada,) à Drdacky (Itam, Portugal) Kadiri (ENSA ,Khouirbga, Maroc) ou encore Acarouglù (FMET, Turkey), à valoriser leurs résultats de recherche dans les domaines des matériaux et de l'environnement, dira le directeur de l'unité de recherche, le Pr Benmounah Abdelbaki, qui confirmera en outre que le centre de recherche bénéficiera, dans les jours à venir, d'un outil de très haute précision, à savoir un microscope électronique à balayage à double canons dont le coût avoisine les treize milliards de centimes, ( seul l'Afrique du Sud en possède) l'outil ouvrant l'univers de la nanotechnologie qui est capable de créer plusieurs nouveaux matériaux et dispositifs avec un vaste éventail d'applications telles qu'en médecine, en électronique, en biomatériau et en génie civil. Et le Pr Benmounah d'ajouter que l'unité de recherche a, entre le 1 janvier et le 30 juin derniers, fait plus de 200 analyses gratuites pour les différentes universités nationales pour faire profiter tous les doctorants et plus particulièrement ceux du système LMD, de l'état actuel de la recherche.