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La vente dans les quartiers
populaires de Chlef de poissons d'eau douce cuits est
une nouvelle activité commerciale caractérisant ces derniers temps le mois de
ramadhan et traduisant une nouvelle habitude de consommation locale.
Cette nouvelle activité commerciale qui fait concurrence aux commerces de gâteaux, pâtisseries et autres amuse-bouches prisés durant le mois du jeûne, anime particulièrement la cité El Karia de la commune de Chettia, au nord de Chlef. Avant le Ftour, de nombreux vendeurs préparent la carpe, royale, argentée ou commune, en la faisant mariner dans un mélange d'épices qui lui donne une saveur particulière, avant de la faire cuire et de la proposer à la vente à des prix allant de 200 à 300 DA la pièce, selon sa taille. Côté consommateurs, il y a ceux qui préfèrent consommer ce poisson à l'heure de l'Iftar et ceux qui réservent ce plat pour la soirée. Beaucoup tiennent à ce que ce mets soit quotidiennement présent sur la table du Ftour, car il s'agit pour eux d'une habitude alimentaire héritée des ancêtres qui pêchaient la carpe dans l'Oued Chéliff pour la faire cuire et agrémenter la table de l'Iftar avec. C'est le cas de Abdelkader, un citoyen de la commune de Chettia, qui ne peut se passer d'acheter la carpe cuite d'El Karia notamment pour son goût particulier, a-t-il confié à l'APS. Il a aussi noté l'esprit de concurrence qui s'est emparé des vendeurs de ce mets, à Chettia et Chlef, au vu de l'engouement croissant des citoyens. Pour Maâmar, un autre amateur de ce plat, le mois de ramadhan implique l'achat du poisson d'eau douce auprès des vendeurs spécialisés dans sa préparation. "C'est un aliment d'une grande valeur nutritive, au goût spécial et exceptionnel comparativement au poisson d'eau de mer", a-t-il noté. En hausse cette année, cet "engouement" des citoyens à travers plusieurs régions de la wilaya pour la consommation du poisson d'eau douce, a été constaté par l'association "Salama" de Chlef pour l'orientation du consommateur, selon son président, Djilali Kacimi. Il a estimé que ce comportement du consommateur traduit "sa prise de conscience de l'importance de consommer des produits sains, naturels et sans additifs alimentaires ". Des prix abordables M. Kacimi a relevé que Chlef dispose d'une variété des produits de la mer et de l'aquaculture, ce qui, "ouvre de nouvelles perspectives pour la commercialisation du poisson d'eau douce De nombreux vendeurs rencontrés par l'APS ont estimé, à leur tour, que le "succès" et le développement du commerce du poisson d'eau douce cuit durant le mois du jeûne, au point de concurrencer les commerce de gâteaux et pâtisserie, "est le résultat de la généralisation de la culture de consommation de ce type du poisson, sans oublier son prix qui est à la portée de leur pouvoir d'achat". M. Adda, un des vendeurs de la cité El Karia, partage cet avis, et pense aussi que la généralisation de la consommation du poisson d'eau douce s'explique par sa "grande disponibilité" sur le marché et son prix "à la portée de toutes les bourses", à l'opposé des produits de la mer, dont les prix sont généralement à la hausse durant le ramadan, comme on peut le constater dans les marchés. Concernant le mode de préparation et de cuisson de ce poisson, il explique qu'il est d'abord nettoyé et lavé, avant d'être mariné dans une préparation spéciale d'épices et d'herbes aromatiques qui lui donnent un goût particulier. Il est ensuite cuit et vendu aux citoyens, juste avant l'Iftar. Un autre vendeur, Moussa, qui travaille sur commande, s'est félicité du fait que le consommateur local a désormais le choix entre plusieurs variétés de poissons proposés à des prix "abordables", ce qui explique, selon lui "le succès" de cette activité commerciale et la demande "croissante" sur le poisson cuit. Cette nouvelle activité commerciale qui caractérise le mois de ramadhan à Chlef et constitue un indicateur du changement positif du comportement du consommateur local devenu friand de ce type de poissons qui peuplent les barrages et les Oueds, adoptant ainsi un mode alimentaire sain et respectueux de l'environnement. En outre, ce mode de consommation accompagne le développement de l'aquaculture et de la pêche continentales dans la wilaya de Chlef qui enregistre une avancée notable dans la filière. En effet, les barrages El Karimia et Ouled Ben Abdelkader sont annuellement ensemencés avec un nombre considérable d'alevins de carpe, par la direction de la pêche et de l'aquaculture qui accorde, en parallèle, des autorisations aux jeunes souhaitant pratiquer la pêche continentale, exploiter et commercialiser cette ressource piscicole recherchée par le consommateur local. |
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