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Généralement période
marquée par une forte demande pour la Omra, le
Ramadhan 2024 fait exception à la règle. Les voyagistes enregistrent un taux de
recul de la demande pour la Omra,
entre 30 et 40 %. Même si chaque année diffère de la précédente sur plusieurs
plans, dont le changement de prix dû à l'inflation dans les pays d'accueil et
de départ, aucun professionnel ne s'attendait à une baisse aussi importante de
la demande pour la Omra, indiquent des voyagistes
spécialisés dans ce créneau du Hadj et de la Omra.
Interrogés à propos des raisons qui ont poussé les fidèles Algériens à renoncer à ce cher voyage pour les cœurs, les avis diffèrent d'un voyagiste à un autre. Globalement, on retient la hausse du coût, qui dissuade plus d'un fidèle à penser accomplir cette Omra du Ramadhan, à commencer par le prix du billet d'avion qui a plus que doublé, passant de 60 000 dinars l'année passée à 140.000 dinars (des tarifs promotionnels sont annoncés par les compagnies aériennes pour amortir cette hausse), en sus des augmentations des taxes aéroportuaires appliquées par l'Arabie Saoudite et du coût de la vie en général dans ce pays. Il faut dire que le coût de la Omra, chère au cœur de tout musulman, est devenu plus cher pour les poches des fidèles, qui ne pensent plus à l'accomplir à cause de son coût exorbitant qui rivalise avec celui du Hadj, atteignant jusqu'à 50 et 60 millions de centimes pour les voyages VIP, voire plus selon les réservations entre la première et le deuxième quinzaine du Ramadhan (la plus chère avec une différence de prix qui dépasse les 10 millions de centimes), et si le pèlerin ne se retient pas en dépenses personnelles hors du coût du séjour englobant la restauration, l'hébergement et le transport. Confrontés à des conditions difficiles de la vie quotidienne, faisant que le mieux logé dans la classe moyenne termine le mois juste-juste, les citoyens ne peuvent pas supporter les frais supplémentaires de la Omra. A 35 et jusqu'à 50 millions de centimes, seuls les personnes aisées peuvent se permettre une Omra à ce prix, font observer des citoyens. D'autres feront remarquer que derrière le pèlerin, on trouve parfois toute une famille qui se solidarise pour récolter la somme nécessaire afin de régler la note de la Omra. Mais, la hausse du coût de la Omra et autre baisse du pouvoir d'achat n'explique pas tout dans ce registre de la baisse de la demande pour la Omra, selon M. Nedir Belhadj, un voyagiste spécialisé dans le domaine de l'organisation du Hadj et de la Omra, qui a considéré que le recul de la demande pour la Omra n'est pas du tout pour une question d'argent. Ajoutant que cette baisse de la demande pour la Omra n'est pas uniquement enregistrée en Algérie, mais également au Maroc, en Tunisie et chez les voyagistes dans de nombreux autres pays. « Peut être que c'est à cause de ce qui se passe à Ghaza », a-t-il relevé. Non sans faire remarquer que « si on suit les images des pèlerins diffusées par les chaînes saoudites, on voit bien qu'on n'a pas où mettre le pied tellement il y a foule, où se situe alors le recul de la demande ? », s'est-il interrogé. Difficile d'expliquer dans l'immédiat comment on voit une foule impressionnante de pèlerins à La Mecque alors que les chambres dans les hôtels sont vides, a convenu M. Nedir Belhadj. En tout cas, les voyagistes subissent un manque à gagner avec ce recul de la demande pour la Omra, qui constitue un axe porteur pour leurs activités. Chose qui a poussé certains d'entre eux, pas tous, à recourir aux offres promotionnelles, en abaissant légèrement les prix, mais c'est juste une solution pour amortir, un tant soit peu, le manque à gagner et non renverser la vapeur de la demande en baisse pour la Omra du Ramadhan. |
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