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Dès lors, s'il y a des appels
anonymes «pour manifester», il faut d'abord se dire pourquoi dans les années
1980, il n'y avait pas d'Internet ni des réseaux sociaux, ni plus de 20
millions d'Algériens nés à partir de cette date. Cela signifie que 43 millions
d'habitants pour un pays dépendant que des hydrocarbures vont de pair avec les
progrès du monde, surtout avec les réseaux sociaux et Internet.
Le monde d'aujourd'hui n'est pas le monde d'hier. Le monde d'hier relève de l'histoire. Dès lors, ce n'est pas l'appel des réseaux sociaux qui sont à l'origine des manifestations mais celui qui a rendu possibles ces manifestations spontanées. En effet, si Celui qui a créé tout n'avait pas voulu de manifestations, quant bien même des appels anonymes auraient été émis, ils n'auraient eu aucun effet. Mais, rappelons-nous ce qui s'est passé en 1989, avec l'avènement du multipartisme. Il y a eu des heurts sanglants lors des émeutes d'octobre 1988. C'était un véritable progrès pour l'Algérie, premier pays arabe à adopter la démocratie, malheureusement, le peuple algérien en a payé le prix. Et pourtant, il n'y avait pas de réseaux sociaux, ni d'Internet. Là encore, un progrès pour la nation algérienne. Et il faut encore dire que si le peuple avait peur, il ne se serait pas soulevé. Mais s'il s'est soulevé et a affronté les chars, c'est que Dieu était avec lui. Et grâce au sacrifice du peuple, la démocratie a été gagnée. De même, en novembre 1954, une poignée d'hommes ont lancé une insurrection contre une des puissances mondiales et un des plus grands empires coloniaux. Et le peuple algérien s'est soulevé à la suite de cette poignée, et malgré les sacrifices de plus d'un million de morts s'est libéré du diktat colonial de la France. Et c'est là où il faut dire que le peuple algérien n'est pas seul dans son combat pour la liberté, la dignité et ses aspirations légitimes. Il a Dieu avec lui, Allah le Tout-Puissant, maître de tout l'univers. Et cela dit sans aucune religiosité excessive ou bigoterie. Les êtres humains, qu'ils acceptent ou non, ne sont que des créatures qu'Allah a mises, a peuplé la Terre. C'est une vérité si simple. Qui peut dire quand il va mourir ? Par maladie, par mort violente, etc. ? Qui peut dire que je suis moi en totalité ? Que je me suis créé par mes propres mains ? Ces mains qui lui appartiennent certes mais lui ont été données, et construites progressivement ainsi que tout son corps dans le ventre de sa mère. Donc, en revenant à ce qui se passe aujourd'hui ? Que va-t-il arriver au peuple algérien à travers ses manifestations ? Quelles seront les réactions du pouvoir ? Quelles seront les issues de crise ? Pour avoir une vision objective, énonçons «les 3 scénarios du chercheur et académicien américain Tahir Kilavuz qui estime, dans une tribune publiée dans le très sérieux Washington Post, que l'option du cinquième mandat en Algérie est moins dangereuse et moins coûteuse pour le pays que celle de la désignation d'un autre candidat qui diviserait durablement et dangereusement le système». Trois scénarios pour une sortie de crise Enfin, l'auteur imagine trois scénarios pour une sortie de la crise : le premier est un nouveau candidat pour remplacer Bouteflika. «Comme ce serait une réponse directe aux demandes des manifestants, analyse-t-il, un nouveau candidat pourrait résoudre le problème. Cependant, il y a deux risques à prendre en considération. D'un côté, cela peut à nouveau entraîner des divisions internes au régime. D'autre part, il pourrait s'avérer plus difficile de convaincre les personnes d'un autre candidat. Sans compter que les masses populaires pourraient avoir la même réaction envers ce nouveau candidat». Le deuxième scénario est l'intervention de l'armée et une répression totale. Le chercheur explique : «Le régime peut avoir recours à la répression totale et aux arrestations (...) pour empêcher de nouvelles manifestations. Les manifestations étant à un stade précoce, il est possible d'y mettre fin avec des mesures énergiques. Toutefois, cela risque de transformer un mouvement de protestation aux revendications limitées en un vaste mouvement anti-régime». Dans la troisième hypothèse : le régime peut autoriser des manifestations contrôlées jusqu'à ce que les tensions s'apaisent. «D'une part, le régime pourrait faire preuve d'un certain durcissement en contrôlant Internet et en réprimant de manière limitée les manifestations, comme on l'a vu lors des manifestations de dimanche. D'autre part, cela pourrait faire des concessions limitées ou acheter des leaders potentiels des manifestations». Ce troisième scénario est similaire à la stratégie utilisée en 2011 contre les mouvements de protestation. Mais, pour l'auteur, il existe deux différences. «Premièrement, en 2011, Bouteflika est passé à la télévision nationale et a promis des réformes pour absorber les pressions. Aujourd'hui, on ne sait pas quelles réformes peuvent être promises face à une demande de remplacement de Bouteflika. Deuxièmement, le régime a épuisé ses ressources pour pouvoir augmenter les salaires, baisser le coût des importations de denrées alimentaires et subventionner certains produits de base afin de mettre fin rapidement aux manifestations à l'époque», conclut le chercheur» (3) Tout d'abord, le chercheur raisonne froidement sur la situation sociopolitique de la nation algérienne, et à la lumière de la crise du cinquième mandat. Il ne prend pas en compte l'histoire du peuple algérien à travers ses sacrifices tout au long de son histoire, à travers son histoire de peuple libre qui n'a jamais été englobé dans une monarchie. Et pourtant les monarchies n'en manquent pas en Afrique du Nord. Au Maroc, en Égypte et en Libye, elles ont existé mais pas en Algérie. Toute puissance entrée par la force est ressortie par la force. Donc, c'est un peuple difficile et qui tient à sa dignité, et ce n'est pas pour rien que la France a lutté pendant sept ans et demi, avec un million de pieds-noirs sur les 9,5 millions que comptait l'Algérie de population, à cette époque, et a fini par sortir. D'autre part, ce chercheur oublie que c'est grâce au peuple algérien que l'ANP a pu mettre en échec l'insurrection armée islamiste. Le peuple avait tranché au profit de son armée constituée dans sa grande partie par la jeunesse algérienne. Ce chercheur n'a pas pris en compte qu'en 1998, avec les crises asiatiques, russe et brésilienne qui se sont succédé, le prix du baril de pétrole a atteint le fond, à moins de 10 dollars. Et c'est ce qui explique le départ de Liamine Zéroual et son remplacement par Abdelaziz Bouteflika, censé ramener de l'argent des pétromonarchies pour aider l'Algérie à sortir de la crise. Et probablement les pétromonarchies auraient imposé des conditions, par exemple, la fin de la démocratie et du multipartisme. Sinon pas d'argent pour l'Algérie, et la guerre civile aurait recommencé si le pétrole était resté très bas. Mais Dieu, Allah le Tout-Puissant était là, le prix du baril de pétrole était reparti à la hausse dès 1999 à 14 dollars, et en 2000 à 36 dollars, puis à 70, 80, 90, jusqu'à 147 dollars le baril à l'été 2008, au plus haut de la crise financière. Il est évident qu'il existe un ordre métaphysique du monde que nous ne comprenons pas, ou que si nous le comprenions, qu'on regarde le hasard et la nécessité comme l'écrit le prix Nobel Jacques Monod, il y a un prédéterminisme à tout, ce qui en clair signifie la main de Dieu dans tout ce que fait l'homme. Aussi, revenons aux scénarios du chercheur et académicien américain. Le premier, il est très juste, c'est le remplacement de Bouteflika, le pouvoir ne peut aller contre les manifestations générales de tout le peuple algérien. Tout d'abord, il n'est pas fou d'aller à son suicide. Aller contre le peuple est allé à son propre suicide. Aujourd'hui, il n'y a pas de division au sein du peuple, ni régions ni partis. Tout le peuple est uni. Que peut faire le pouvoir face au peuple ? Rien ! Sinon à répondre aux aspirations des masses populaires. Le deuxième scénario du chercheur américain. L'intervention de l'armée et une répression totale. Impossible. Le pouvoir peut le penser. Mais écraser les manifestations par un déluge de feu met l'État hors de tout. Il devient aliéné. Il ne peut massacrer le peuple d'autant plus qu'une grande partie des forces armées est constituée de la jeunesse algérienne. La situation en Égypte qui a vu les islamistes massacrés par les forces armées égyptiennes ne peut être comparée à ce qui se passe aujourd'hui en Algérie. La répression en Égypte rappelle la situation des années 1990 en Algérie lorsque l'État algérien était confronté au FIS. Le troisième scénario comme le dit le chercheur américain est similaire à la stratégie utilisée en 2011 contre les mouvements de protestation. Comme pour l'auteur, avec la crise financière, le pouvoir n'a pas de ressources pour acheter la paix sociale. Donc, pour résumer tout ce qui peut apparaître en puissance, et le scénario le plus plausible que le pouvoir va suivre est de voir venir. Évidemment, il va espérer que les marches pacifiques vont s'essouffler, ce qui n'est guère réaliste, il est clair qu'elles vont continuer. Le plus probable, le pouvoir va non seulement éviter les dérapages, mais tenter de dialoguer. Pour les dérapages, il y aura toujours mais certainement mesurés, très circonscrits. Le pouvoir va certainement lâcher du lest. Même proposer un autre candidat à la place de Bouteflika sera difficile. Sera-t-il accepté par la population ? Et cela aussi tient à la région d'origine du candidat, ce qui risque de compliquer la situation. La seule issue est après avoir écarté un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, qui lui est très malade et, dans le fond, n'a rien à voir puisqu'il a été imposé par le pouvoir, et il ne pouvait parler au peuple, est de «dialoguer avec l'opposition, et d'essayer de désigner un candidat du consensus, et que les élections soient reportées avec pour base l'acceptation que les élections soient transparentes». Il est évident qu'il y aura un péril pour de nombreuses personnalités politiques qui vont certainement se trouver dans un siège éjectable. Mais est-ce mieux une politique d'apaisement et la reconnaissance de l'existence politique de la jeunesse algérienne et une sortie de crise par le haut avec l'accord de tous ou un déluge de feu sur le peuple qui ne pourrait jamais pardonner à ce massacre. Et Dieu, Allah le Tout-Puissant à qui revient le dernier mot laissera-t-il cette situation du peuple algérien sans sens, livrée à toutes les forces du mal. Non, la réponse est non. Dieu, Allah par lequel nous existons et grâce au souffle de vie qu'il met dans nos corps et dans nos pensées, nous nous remettons à Lui, à son Ordre et auquel sont assujettis tous les hommes et femmes de la Terre. Aussi, dans cette foi que l'on a en Dieu, Allah le Tout-Puissant, que l'on clôt la deuxième partie de l'analyse sur l'Algérie, et dire que «l'Algérie sortira victorieuse de la crise dans laquelle elle est. Un président sera élu, et il apaisera le peuple algérien. Et il n'y a pas d'autres scénarios». L'Algérie restera en droite ligne dans tous ses combats qu'elle a menés contre l'adversité dans toute son histoire, et luttera contre le clientélisme, la corruption, les richesses qui se construisent sur le dos du peuple algérien et donnera espoir à sa jeunesse. L'Algérie, par ce défi, sera un modèle de démocratie et de bien-être pour les autres peuples arabes. *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. Première partie de l'analyse parue : «Election présidentielle 2019. Les «herméneutiques majeures» dans l'histoire de l'Algérie», par Medjdoub Hamed. Le 18 février 2019 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/election-presidentielle-2019-les-212745 http://www.lequotidien-oran.com/ Notes: 3. «Un chercheur américain: «L'option du cinquième mandat est un moindre mal», par Algérie patriotique. 28 février 2019 https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/28/un-chercheur-americain-loption-du-cinquieme-mandat-est-un-moindre-mal/ |
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