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Un bâtiment à basse
consommation avec panneaux solaires en toiture.
Les générations futures de notre pays sont confrontées à un défi énergétique sans précédent. La demande nationale, en particulier dans le domaine des transports, habitats et des industries croît de façon massive et inéluctable. Les ressources en pétrole et en gaz, matières premières non renouvelables, ne pourront y répondre indéfiniment ; mais il n'existe pas pour autant d'autres énergies susceptibles de les remplacer rapidement et massivement. Parallèlement, la question du changement climatique se pose de façon de plus en plus urgente. Dès lors, comment garantir un avenir énergétique durable en Algérie ? Comment assurer la pérennisation de notre approvisionnement en énergie tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre ? En préparant l'avenir et en s'engageant dans la transition énergétique évidemment. Il s'agit de mettre en place les conditions d'une mutation progressive et équilibrée, fondée sur le développement d'un bouquet d'énergies diversifiées répondant aux contraintes environnementales, en attendant l'émergence de nouveaux substituts. On a parlé de mix énergétique à 50% en Algérie qui permettra d'économiser jusqu'à 88 milliards de dollars, d'ici à 2030, sur la base d'un gain de 15.6 à 35.1 milliards de m³ de gaz naturel, selon le professeur émérite Chems-Eddine Chitour de l'Ecole nationale polytechnique d'Alger, actuellement ministre algérien de la Transition énergétique et des Energies renouvelables). Au plan national, le représentant du ministère de l'Energie, Mohamed Benadim, intervient sur la réhabilitation thermique des habitations assurant un gain de 60 millions de tonnes équivalent pétrole (697 Mwh) qui représentent la somme de 42 milliards de dollars et réduit, par conséquent, les émissions de gaz à effet de serre de 163 millions de tonnes de CO2. Le professeur Belmihoubi Mohamed Chérif, alors conseiller économique auprès du gouvernement algérien, lors de l'émission ?Questions d'actu', à la télévision Canal Algérie, note sur fond de débat de croissance économique en Algérie, des dépenses aberrantes de notre consommation énergétique causant des coûts estimés à plus de 16 milliards de dollars sur le budget de l'Etat qu'il faut rationnellement économiser, tous les ans. Le Professeur Abderrahmane Mebtoul apporta dans son article publié lors de la convention sur l'Energie organisée par le Front des Forces socialistes en 2013, une réflexion sur la fondation de sobriété énergique impliquant l'action du gouvernement de réduire les besoins énergétiques, en amont, en augmentant l'efficacité des équipements et de leurs usages pour les constructions de nouveaux bâtiments à basse de consommation (BBC) et rénover l'ensemble des immeubles existants pour des économies d'énergie inférieures ou égales à 50 Kwh énergie primaire par mètre carré et par an. Face à ce défi, le gouvernement algérien entend appliquer, tel qu'indiqué dans la politique énergétique à l'horizon 2030, des mesures d'efficacité énergétique sur au moins 42 % de la consommation finale pour tous les immeubles bâtis disposant d'un système de chauffage ou d'eau chaude sanitaire, système de refroidissement quelle que soit leur affectation (habitation, professionnelle, mixte?) et réduire de 7% à 22 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Émissions de gaz à effet de serre (GES) pour le chauffage, la production d'eau chaude sanitaire et le refroidissement Estimation des émissions : kg éqCO2/m².an En effet, le secteur résidentiel en Algérie, désormais inscrit dans une perspective de développement durable, occupe une place majeure dans la consommation d'énergie, à la fois primaire et finale, liée à l'accroissement du parc immobilier extrêmement énergivore dans un contexte socio-économique caractérisé par une croissance démographique importante face à une offre d'habitat accrue et une forte concentration de la population sur les régions littorales. En ma qualité d'expert dans les diagnostics immobiliers et consultant en énergies renouvelables, j'attire l'attention des pouvoirs publics à s'engager vers une règlementation plus élargie en rapport du décret exécutif n° 05-495 du 24 Dhou El Kaada 1426, correspondant au 26 décembre 2005, relatif à l'audit énergétique des établissements grands consommateurs d'énergie afin de promouvoir le diagnostic de performance énergétique (DPE) obligatoire sur l'habitat. Ce dispositif règlementaire doit s'inscrire dans le cadre de la transaction immobilière en cas de vente ou de location d'un bien bâti, ayant seul pour objectif de dresser un bilan complet de la consommation d'énergie finale de chaque partie de logement, favorisant ainsi la transition énergétique pour une croissance verte et durable dans notre pays. Il permet également d'évaluer la consommation énergétique globale du parc immobilier réparti sur l'ensemble du territoire algérien tout en mettant en place un observatoire national d'indicateurs d'efficacité énergétique élargie à d'autres indicateurs, comme notamment la quantification des émissions de CO2, à l'issue desquelles l'Algérie aura répondu à son engagement de promesse vis-à-vis de la COP21, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7% d'ici 2030. Consommations énergétiques (en énergie primaire) pour le chauffage, la production d'eau chaude sanitaire et le refroidissement Consommation conventionnelle : kWhEP/m².an C'est aussi l'objectif de lutter contre le réchauffement climatique avec des incitations de faire baisser la facture énergétique du consommateur et réduire les coûts de production, de transformation et de transport de cette énergie fossile qu'est l'énergie primaire, supportés par l'Etat depuis l'indépendance. Le DPE (Diagnostic de performance énergétique) représente, à travers un calcul thermique conventionnel ou par méthode des factures adaptée selon les paramètres et usages de notre consommation d'énergie, la quantité globale énergétique annuelle exprimée en terme d'énergie primaire (en kWh/m² par an sur une échelle de A à G) et du taux d'émission de GES (exprimé en kg CO2/m². an sur une échelle de A à G) d'un bien immobilier, une étiquette semblable à celles déjà en vigueur pour les appareils ménagers affiche le potentiel énergétique du logement et une autre estimera son impact sur l'effet de serre. Ainsi , pour la bonne préparation et l'exécution de cette activité toute innovante dans le domaine de l'expertise des biens immobiliers, il est à envisager la création des structures de formation conformes à la réglementation et adaptées au contexte marché de l'immobilier et à disposer des espaces info-énergies dans des grandes communes pour informer, gratuitement et de manière objective, le public et les collectivités locales sur l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les économies d'énergie. Ces permanences peuvent également apporter des conseils pour construire, rénover, se chauffer, installer des énergies renouvelables comme les panneaux photovoltaïques et chauffage solaire, rafraîchir et faire des économies au quotidien ... Face à toutes ces situations, le recours aux textes des lois doit s'impliquer dans une dynamique d'une règlementation exhaustive des diagnostics obligatoires pour la finalisation des transactions immobilières, dans le cas de vente ou de location de logements neufs ou anciens. (*) Expert en diagnostics immobiliers certifié par I. Cert et Qualixpert (COFRAC) - - Membre de l'Observatoire de l'ADEME (Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie -France). - Consultant en Energies renouvelables et éco-bâtis. (Ecole Adrar de Toulouse). - Expert judiciaire en froid et climatisation près la Cour de Mostaganem. (ex- Membre Associé de l'Institut International de Froid de Paris 1999). |