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L'Afrique noire a besoin de son gaz et de son pétrole pour rattraper son retard et se développer et tout projet crédible de développement devrait proposer des alternatives sur des bases non discriminatoires et l'échange «donnant-donnant». L'approfondissement de l'intégration dans le marché mondial est allé avec la marginalisation. Le développement humain et économique de l'Afrique, le ratio du commerce extra-régional par rapport au PIB était de 45,6% en Afrique, contre 15,5% pour l'Asie, 23,7% pour l'Amérique latine, 13,2% pour l'Amérique du Nord et 12,8% pour l'Union européenne. La part de l'Afrique dans les exportations mondiales a chuté de 4,5% en 1990 à 1,1% en 2008 et celle des investissements étrangers directs de 5,8% à 1% en 1990, selon un communiqué de la FAO. Autrement dit, la marginalisation va de pair avec une intégration croissante. Les grands projets du NEPAD L'Afrique noire aura besoin de ses ressources énergétiques pour assurer son propre développement interne, elle n'a pas de surplus à vendre. - Projet gazoducs Le sous-sol africain est extrêmement riche en ressources énergétiques, mais le continent ne dispose pas d'infrastructure lui permettant de les exploiter à un niveau maximum. Les zones de production, de consommation et d'exploitation sont très éloignées géographiquement ; un développement des infrastructures sous forme de pipeline est la seule solution optée par le NEPAD. La création de deux pipelines, dont le coût est estimé à 7 milliards de dollars, est inscrit dans l'agenda du NEPAD. - Projet ligne électrique Aujourd'hui, le taux d'électrification en Afrique est de 30% (deux fois moins que la moyenne mondiale). Le potentiel hydroélectrique n'est utilisé qu'à 6% de ses capacités, mais demande de lourds investissements qui ne sont pas disponibles : la solution iranienne est beaucoup plus abordable pour le moment. C'est pourquoi le NEPAD met en place deux grands projets qui ont pour but la réhabilitation du barrage d'Inga et le renforcement des lignes à haute tension. Un mégaprojet de gazoduc, le Transafricain Gaz Iranien est à l'étude pour résoudre définitivement ce grand déficit. - Projet autoroutier Un des objectifs du NEPAD est le développement d'un réseau routier en Afrique afin de faciliter les échanges, notamment commerciaux, pour améliorer les approvisionnements et les acheminements des produits sur les marchés. - Projet ferroviaire Quelques timides investissements ont été réalisés afin de réhabiliter les chemins de fer existants. Des projets de rénovation et de construction sont actuellement à l'étude dans le but de réaliser un rail transafricain de 8.000 km qui relira le Nigéria et l'Afrique du Sud. Et les autres ? - Projet portuaire En Afrique, 95% du commerce extérieur se fait par voie maritime ou fluviale, mais le continent n'est pas pour autant suffisamment équipé et compétitif dans ce domaine qui reste encore sous-développé. Le pétrole et le gaz pour créer une industrie pétrochimique africaine La production mondiale de pétrole dépasse aujourd'hui les 3,5 milliards de tonnes. Le Moyen-Orient, avec plus de 1 milliard de tonnes, est la première zone productrice. L'Arabie Saoudite extrait près de la moitié de ce volume, l'Iran 18% (avant l'invasion américaine), l'Irak (avant l'invasion américaine), le Koweït et les Emirats Arabes Unis, chacun 11%. L'Amérique du Nord, avec plus de 600 millions de tonnes, est la deuxième zone de production. Les Etats-Unis en extraient plus de la moitié (à vérifier), le Mexique près de 30% et le Canada 20%. Les pays en transition (ex-URSS) constituent la troisième zone de production, avec 374 millions de tonnes, dont 93% pour la seule Russie. L'Afrique avec 376,4 millions de tonnes, soit 10,6% de la production mondiale : le brut africain, réputé d'excellente qualité car léger et donc facile à raffiner, attise toutes les convoitises. Les réserves avérées du continent oscillent entre 80 et 100 milliards de barils, soit 7 à 9% des réserves mondiales. Or, pour l'heure, le continent produit 9 millions de barils par jour, dont près de 5 dans la seule région du golfe de Guinée. Une étude du FMI sur l'émergence du golfe de Guinée dans l'économie mondiale estime que « les pays producteurs d'Afrique généreront, entre 2002 et 2019, 350 milliards de dollars de revenus grâce au pétrole, c'est-à-dire plus que le PIB actuel de la Russie et près du PIB total actuel de l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne ». Avec 8% des réserves mondiales (95 milliards de barils équivalent pétrole), l'Afrique entend jouer pleinement son rôle dans la recomposition en cours du marché international du gaz. La diminution programmée des réserves de pétrole fait de cette ressource un enjeu majeur pour les pays producteurs du continent. Selon l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), « la consommation de gaz devrait doubler d'ici à 2030 pour atteindre 4.900 milliards de m³. Il sera alors la deuxième énergie au monde derrière le charbon. L'économie pétrolière et uranifère reste dominée par les compagnies occidentales, notamment française qui tire profit des conflits et des guerres civiles. L'Afrique devient une région de plus en plus importante pour la production de pétrole. Entre 1990 et 2005, la production de pétrole est passée de 6,5 millions de barils à 9,3 millions de barils par jour, soit une augmentation de 9,9% à 11,2% de la production mondiale. L'augmentation soutenue des prix du pétrole ces dernières années a mis en évidence le potentiel de l'Afrique comme fournisseur de pétrole et le continent est devenu le point de mire de grands pays importateurs de pétrole, en particulier la Chine et l'Inde. Du gaz pour la production électrique et la consommation locale L'essentiel de la production de gaz du continent vient d'Afrique du Nord, Algérie en tête : elle exporte près de la moitié de cette production, mais aussi d'Egypte et bientôt de la Libye, appelée à développer ce secteur après la levée des sanctions américaines. Le Nigeria, qui a de grosses réserves de gaz, en exporte l'essentiel alors que l'Angola, qui réinjectait jusqu'à présent le gaz dans les gisements de pétrole, a un projet de gaz naturel liquéfié (GNL), tout comme la Guinée Equatoriale, autre producteur de brut. Des découvertes de gaz ont également été faites au Mozambique et en Tanzanie, pays non pétroliers. L'Algérie souhaite porter ses exportations de gaz à 85 milliards de m³ en 2011. La compagnie algérienne Sonatrach, 2e fournisseur de gaz à l'Europe après la Russie, conserve ses projets d'expansion malgré des recettes inférieures à ses objectifs, en raison de l'effondrement des cours du brut. Les prix du gaz sont en effet indexés sur ceux du pétrole, en forte baisse. Mais le groupe public algérien, premier producteur de gaz du continent, confirme ses ambitions : consolider sa place de 2e fournisseur européen, se développer sur le marché prometteur du GNL (transportable par méthaniers) et sortir du précarré algérien en opérant à l'étranger. Le sous-sol algérien recèle à peu près les 3% des réserves mondiales en gaz: une recette modeste qui conteste ses ambitions de consolider sa position de deuxième producteur de gaz dans le monde et leader mondial dans la liquéfaction du gaz (GNL), un moyen pour faciliter le transport entre continents éloignés. En Afrique, le groupe opère déjà en Mauritanie, au Niger, au Mali, en Libye, en Tunisie et en Egypte. En Libye, plusieurs compagnies pétrolières, dont la canadienne Verenex, ont découvert des gisements dans le bassin de Ghadamès, à environ 180 km au sud-ouest de Tripoli. Il s'agit de la dixième découverte dans ce périmètre depuis le début de son exploitation en septembre 2006. Troisième producteur de pétrole d'Afrique -après le Nigeria et l'Angola -, la Libye produit actuellement 3,5 milliards de m³/jour de gaz naturel et envisage de doubler sa production gazière d'ici 2012 ou 2013. Au Nigeria, les violences dans le Delta du Niger, mais aussi la corruption et la désorganisation du tissu industriel freinent l'exploitation aussi bien du pétrole que du gaz, qui a souvent été brûlé au lieu d'être produit et exporté. Il est tout à fait naturel que les compagnies cherchent à faire le maximum de bénéfice et n'investissent pas dans la récupération ; c'est au pays d'accueil à faire des efforts et de minimiser les pertes. Le Nigeria est potentiellement le plus grand producteur de pétrole en Afrique, mais dans la région du Delta du Niger, d'où presque tout le pétrole vient, les communautés locales affirment qu'elles ne profitent pas des milliards de dollars réalisés par an à partir des recettes, et accusent l'industrie pétrolière d'être la cause de l'appauvrissement de la population. Le Nigeria, situé dans le golfe de Guinée, est de loin le pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 140 millions d'habitants. Malgré une production de pétrole importante, le Nigeria demeure un pays relativement pauvre, en raison notamment d'une très forte corruption. La valeur de son PIB total le place à la troisième position en Afrique, derrière l'Afrique du Sud et l'Algérie. Malgré la tenue d'élections au suffrage universel, la démocratie n'est pas établie, le dernier scrutin ayant donné lieu à des fraudes massives, selon les observateurs internationaux. Les Ijaws, ethnie vivant dans le Delta du Niger, d'où sont extraits les hydrocarbures, se sont soulevés contre le gouvernement qu'ils accusent de connivence dans la pollution de l'environnement. Le MEND, mouvement d'émancipation du Delta du Niger, bien armé et bien entraîné aux tactiques commandos, s'en prend aux intérêts étrangers en enlevant des ingénieurs contre rançons et perturbe la production pétrolière destinée à l'exportation, sabote les oléoducs : le vol et le crime deviennent l'économie du pauvre. Les ressources naturelles du sous-sol nigérian ne sont plus distribuées équitablement entre les populations défavorisées, créant de sanglantes émeutes entre musulmans et chrétiens et aussi d'autres tribus. Le transsaharien, un gazoduc initié par le NEPAD, destiné à approvisionner l'Europe en gaz naturel, n'a aucune relation avec le développement du reste de l'Afrique noire ; un seul pays seulement du Sahel bénéficiera de quelques milliers de m³, soit 1/15e pour le Niger et 14/15e pour l'Union européenne. En Angola, les autorités prévoient une forte croissance du secteur gazier dans l'exécution des projets Angola LNG (Gaz naturel liquéfié) et de construction de nouvelles raffineries, ce qui favorisera la création d'une industrie pétrochimique. Au Mozambique, le gaz est exporté par la compagnie sud-africaine Sasol essentiellement pour la pétrochimie. Le gouvernement mozambicain s'est fixé comme objectif d'atteindre en 2009 une croissance de 8,9% pour les recettes de ses exportations dominées par trois produits : l'aluminium de la société Mozal, l'électricité du barrage de Cabora Bassa et le gaz naturel exploité par Sasol. De son côté, le gouvernement tanzanien a annoncé plusieurs découvertes de champs gaziers dans le pays, sans révéler leur réserve potentielle. Tous ces champs ont été découverts le long de la côte de l'océan Indien, entre Dar-es-Salam et Mtwara. Le Transsaharien, un truc du NEPAD Franchement, la politique énergétique que mènent les responsables africains du NEPAD ne nous honore pas : c'est plaisanterie sur plaisanterie et mandat sur mandat. Il est exagéré de présenter aux peuples d'Afrique un projet destructeur, appauvrissant et plein de vices. L'étude de faisabilité pour la réalisation du gazoduc transsaharien devant relier le Nigéria à l'Algérie via le Niger, baptisé NIGAL, confiée à la société britannique Penspen/IPA pour la somme de 2,04 millions de dollars, sort avec des résultats technico-économiques non probants et deux grandes entraves: la sécurité liée à la guerre au Nigéria et plus précisément dans le delta du Niger et le prix de revient de l'unité de gaz transportée qui dépasse le seuil de rentabilité. Qu'importe les résultats de l'étude, les responsables du NEPAD foncent sur le déficit lorsque les intérêts des Occidentaux sont menacés par la percée iranienne en Afrique noire. Ce projet, qualifié de grande envergure par les ministres du NEPAD, est en fait un projet anti-NEPAD et anti-africain. Ce projet transsaharien doit répondre au besoin de transport du gaz naturel à partir des exploitations du Nigeria encore en litige de partage de richesse entre les renégats du gouvernement et la population autochtone, en transitant par le Niger et l'Algérie pour servir l'Union européenne en gaz. L'Afrique en quête d'argent finance des projets de grande envergure pour l'Union européenne, le coût global du transsaharien est estimé à 10 milliards de dollars, en plus de 3 milliards de dollars que nécessitera la collecte le long de son parcourt. L'étude prévoit un délai pour le début de l'exploitation de l'ouvrage : ce sera 2015, mais le financement reste posé. Beaucoup d'étapes restent à franchir, la cessation des combats au delta du Niger, du terrorisme frontalier, la signature d'accords intergouvernementaux, l'harmonisation des normes de réalisation du pipeline, les études sur l'impact du projet sur l'environnement, le calcul du prix réel de l'unité transportée, la signature d'une directive commune entre l'Union européenne et la commission africaine chargée de gérer ce projet et, principal destinataire du gaz nigérian, le problème des frontières, l'entrée en vigueur probable des accords de l'UMP, l'inexpérience des trois pays africains pour gérer rationnellement les grands ouvrages de transport, les droits juridiques, etc. La grande société russe Gazprom et Total France sont intéressés par ce projet pour véhiculer le gaz africain vers l'Europe via le Sahara : un chantier de 13 milliards de dollars et du gaz pour l'Union européenne. Alors où est là l'intérêt pour l'Afrique? «Total pense que c'est une diversification stratégique à long terme pour le Nigeria, qui est vraiment intéressante», a dit Guy Maurice, directeur général de la prospection et de la production de Total au Nigeria, lors d'une conférence. «Je saisis cette occasion pour déclarer publiquement que Total est prêt à s'engager dans ce projet». L'Union européenne, qui reçoit 40% de son gaz et le tiers de son pétrole de la Russie, estime que le projet pourrait lui permettre de diversifier ses fournisseurs d'énergie. Gazprom, qui a dit auparavant qu'il espérait signer en mars un contrat de prospection pétrolière et gazière avec le Nigeria de 2,5 milliards de dollars, a manifesté à nouveau son intérêt pour le projet et s'est dit prêt à travailler avec Total. Nous sommes également intéressés... «Les projets gaziers du gazoduc transsaharien nous donnent l'opportunité de démontrer notre expérience», a dit Vladimir Ilianine, patron de Gazprom Nigeria. «Nous avons travaillé avec Total sur bien d'autres projets et je ne vois donc aucun motif qui empêche qu'on travaille encore avec lui sur celui-ci». Alors, où est l'intérêt africain dans cette affaire, si ce n'est une complicité collective des responsables africains du NEPAD ? Le Transsaharien Service Gaz Pipeline (TSGP), d'intérêt européen, est indéfendable pour être intégré dans l'agenda du NEPAD, c'est plutôt une entrave au développement socio-économique du continent africain de soumettre nos richesses et notre indépendance au diktat de l'Union européenne. Ce projet ne pourrait être nullement comparé au Transafrican Gaz Iranien (TGI), qui lui aurait un impact économique de grande envergure dans l'immédiat sur l'ensemble des pays qui composent le continent. Ce sont plus de 41 pays africains qui émergeront à la fois du sous-développement. Le GNL en Afrique La flexibilité qu'il procure en matière d'approvisionnement représente un atout primordial pour l'équilibre futur des marchés. Malgré un certain nombre d'incertitudes et de contraintes susceptibles d'entacher quelque peu la réalisation des perspectives de croissance les plus optimistes, le commerce du GNL reste promis à un développement rapide. Sa part dans les échanges gaziers commerciaux sera de 38% en 2020. Le GNL ou gaz naturel liquéfié est un gaz naturel mis en phase liquide par l'abaissement de sa température à - 160°C. La liquéfaction du gaz naturel permet de réduire 600 fois son volume, ce qui facilite son transport sur de grandes distances. Les perspectives africaines sur la commercialisation du gaz sous forme de GNL Avec 8% des réserves mondiales (95 milliards de barils équivalent pétrole), l'Afrique entend jouer pleinement son rôle dans la recomposition en cours du marché international du gaz. La diminution programmée des réserves de pétrole fait de cette ressource un enjeu majeur pour les pays producteurs du continent. Selon l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), « la consommation de gaz devrait doubler d'ici à 2030 pour atteindre 4.900 milliards de m³. Il sera alors la deuxième énergie au monde derrière le charbon. » Cela vaut en particulier pour le gaz naturel liquéfié (GNL), marché que convoitent désormais les grands groupes internationaux, à commencer par le géant russe Gazprom. Alors que la demande ne va cesser de croître, le GNL présente de nombreux avantages. Rendu liquide par refroidissement à - 160 °C, il peut se transporter facilement par bateau. Il échappe ainsi à la contrainte géopolitique des gazoducs transfrontaliers utilisés pour le gaz naturel. Autre raison de cet attrait, l'instabilité chronique du Moyen-Orient amène, comme dans le cas du pétrole, les opérateurs à opter pour d'autres sources d'approvisionnement. L'utilisation du gaz naturel s'est fortement développée ces dernières années au Japon (40% des importations mondiales), dans l'Union européenne (UE) et aux Etats-Unis, ce qui pousse de nombreux pays à construire des usines de liquéfaction et de regazéification. Richement dotée, l'Afrique connaîtra au cours des quinze prochaines années une expansion rapide du commerce de cette ressource à l'avenir prometteur. La hausse attendue de sa production doit se situer entre 2 et 4 millions de barils par jour (b/j), contre 500.000 actuellement. Deux pays seront particulièrement sollicités : l'Algérie, laquelle, avec ses 28,8 milliards de barils de réserves, a une longue tradition dans le GNL depuis la construction en 1961 de sa première usine de liquéfaction à Arzew, et surtout le Nigeria, suivi, dans une moindre mesure, par l'Angola (9 milliards de barils de réserves), le Gabon (2 milliards) et la Guinée Equatoriale (1,8 milliard). Avec 32,8 milliards de barils, le Nigeria détient 2,9% des réserves mondiales prouvées et contribue à 20% de la production de tout le continent (20 millions de m3 en 2007), contre 4% en 1995. La construction de plusieurs usines doit logiquement augmenter cette part et répondre à la hausse de la demande. Les projets se sont multipliés ces derniers mois. Le britannique Centrica, associé au norvégien Statoil-Hydro et au grec Consolidated Contractors, a signé en juin dernier un accord avec l'Etat Akwa Ibon dans le Delta du Niger. Statoil, Repsol, Gasol, Centrica ou encore l'Allemand E.ON Ruhrgas doivent également construire des usines. En Algérie, après un arrêt temporaire du développement de la filière GNL au détriment du développement de l'approvisionnement de l'Union européenne et à la suite de la crise gazière entre l'Algérie et l'Espagne (Medgaz, Repsol, etc.) le ministre de l'Energie opte pour la livraison du gaz naturel sous forme de GNL. La liquéfaction et la regazéification sont des opérations supplémentaires très coûteuses (installations, transport par méthaniers, frais de transformation, pertes pendant la transformation...) : tout cela sera déduit d'une économie hôte qui va durer au maximum deux décennies. Sonatrach (Algérie) compte quatre complexes de liquéfaction du gaz naturel (GLIK, GLIZ, GL2Z et GL4Z) d'une capacité respective de traitement en milliards de Cm³ de : 3,72 ; 10,05 ; 11,3 ; 1,12 , soit une capacité totale de 35,92 milliards de Cm³/an. Un mégatrain à Skikda qui produira 4,5 millions de tonnes de GNL. En plus, la Sonatrach possède 5 méthaniers d'une capacité totale de transport de 704.132 m³ et une autre flotte en partenariat d'une capacité de 350.000 m³. Les réserves algériennes représentent 31% des réserves gazières africaines; elle est le leadership africain dans la liquéfaction et la commercialisation du gaz naturel. Donc, une alliance avec les pays africains sur ce domaine devient plus qu'une nécessité. L'Afrique permet aussi de renforcer le leadership du groupe russe Gazprom. Premier producteur de la planète, il a signé, en août 2006, un accord avec la Sonatrach algérienne puis, l'année suivante, avec la Nigeria Liquefied Natural Gaz Ltd (NLNG). En octobre dernier, Alexey Miller, président de la compagnie, s'est rendu à Malabo, en Guinée Equatoriale, pour étudier les possibilités d'une coopération. L'ancienne colonie espagnole fait de l'exploitation gazière sa priorité et est même pionnière pour la mise en valeur de ses 40 milliards de m3 de réserves. Un premier train de liquéfaction construit par la société EGLNG, détenue à 60% par l'américain Marathon, a été livré en mai dernier avec six mois d'avance sur le calendrier initial. Situé sur le site pétrochimique de Punta Europa, à l'ouest de la capitale Malabo, cet ouvrage, d'une capacité de 3,7 millions de m3 par an, est unique au monde. Le gaz une fois traité est acheminé vers les méthaniers par un gazoduc suspendu sur un pont entièrement démontable situé à 80 m au-dessus de la mer. Le projet de construction d'un deuxième train pouvant doubler la production bute cependant sur la géopolitique régionale. Un accord passé en 2007 avec le Nigeria d'Olusegun Obasanjo a été remis en question par le nouveau président nigérian. Sur les recommandations de son conseiller, Rilwanu Lukman, ancien ministre du Pétrole et ancien secrétaire de l'Opep, intéressé dans plusieurs sociétés (African LNG Holdings, Afren, Gasol...), Umaru Yar'Adua souhaite privilégier la transformation locale. Cet accord prévoyait la livraison par le Nigeria de gaz moyennant la mise à disposition par la Guinée de blocs de recherche pétrolière. Quant aux négociations engagées avec le Cameroun, elles piétinent. Gazprom pourrait ainsi suppléer ces difficultés. La compagnie russe n'est pas la seule à faire de l'Afrique une place forte. Le groupe Suntera, joint-venture entre l'indien Sun Group et le russe Itera, investit lui aussi sur le continent, tout comme le japonais Sojit (Sumitomo/LNG Japan). Le groupe français EDF vient de concurrencer son compatriote GDF-Suez sur son propre marché. Objectif ? S'approvisionner en GNL pour alimenter ses centrales. La convoitise du GNL africain par les Français et les Américains Le président de GDF, Philippe Olivier, et Adolphe Moudiki, président de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), se sont rencontrés à Yaoundé en novembre pour étudier les possibilités de lancement d'une filière au Cameroun. A son tour, l'Angola se lance dans la production à travers la création d'Angola LNG. Retardée d'un an, la construction d'une usine à Soyo (Nord) associant Chevron, ENI, Total et British Petroleum a démarré. Le texan Gulf LNG Energy, en partenariat avec ENI, Exxon, Total et la Sonangol, sera pour sa part le principal opérateur de l'usine de regazéification de Pascagoula, qui entrera en service en 2011. Les réserves africaines sont convoitées. Reste aux pays producteurs à résoudre deux sérieux problèmes : le torchage (voir encadré) et la sécurisation des infrastructures. Alors que les pays africains ne produisent que 500.000 b/j de GNL sur un total de 2,6 millions de b/j de gaz (gaz naturel, méthanol, condensat...), la mise en valeur des réserves suppose des investissements de plus en plus coûteux et risqués. Des militants indépendantistes s'en sont pris aux installations de l'usine de GNL de Soku, de l'anglo-néerlandais Shell, au Nigeria. Même si une cinquantaine d'entreprises ont postulé, en octobre, au Nigerian Gaz Master Plan qui doit doter la Fédération d'équipements de récupération du gaz torché, ces menaces freinent en définitive l'investissement. La convoitise du GNL africain par les Russes La nouvelle usine, d'une capacité annuelle de 9,6 millions de tonnes de gaz, sera chargée de liquéfier le combustible bleu extrait dans le cadre du projet international Sakhaline-2. Elle doit assurer jusqu'à 5% des livraisons mondiales de gaz naturel liquéfié. Le projet Sakhaline-2 est réalisé dans le cadre d'un contrat de partage de production signé en 1994 entre le russe Gazprom (50% plus une action), l'anglo-néerlandais Royal Dutch/Shell (27,5%) et les japonais Mitsui (12,5%) et Mitsubishi (10%). La compagnie Sakhalin Energy est l'opérateur de ce projet dont les réserves sont estimées à 150 millions de tonnes de pétrole et à 500 milliards de mètres cubes de gaz naturel. La liquéfaction du gaz naturel permet un transport par navires, appelés méthaniers, jusqu'à réception sur des sites nommés terminaux méthaniers. Sur de longues distances, ou lorsque les conditions de pose des gazoducs sont difficiles, ce mode de transport du gaz naturel est le plus économique. Sur les terminaux, le GNL est rendu à l'état gazeux par vaporisation. On dit qu'il est « regazéifié ». Il est ensuite injecté dans le réseau de transport du gaz naturel. La mise en place d'une chaîne de GNL (usine de liquéfaction, transport par méthanier, terminal méthanier) intervient généralement quand la construction de gazoducs est trop coûteuse : longue distance avec le lieu de production ou difficulté de poser des gazoducs (liaison offshore à travers une mer profonde, par exemple). La flexibilité qu'il procure en matière d'approvisionnement représente un atout primordial pour l'équilibre futur des marchés. Malgré un certain nombre d'incertitudes et de contraintes susceptibles d'entacher quelque peu la réalisation des perspectives de croissance les plus optimistes, le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, On trouve du gaz naturel partout dans le monde, dans des réservoirs situés en profondeur, sous la surface terrestre ou des océans. Des poches de gaz peuvent se former au-dessus des dépôts de pétrole brut ou être emprisonnées au sein de roches poreuses. On qualifie le gaz naturel «d'associé» lorsqu'il est trouvé en présence de pétrole brut et «non associé» lorsqu'il est seul. A la pression atmosphérique, si le gaz naturel est refroidi à une température de -161°C environ, il se condense sous la forme d'un liquide appelé gaz naturel liquéfié (GNL). Un volume de ce liquide occupe environ le six centième d'un volume de gaz naturel et est deux fois moins lourd que l'eau (45% environ). Il est inodore, incolore, non-corrosif et non-toxique. Une fois sous forme de vapeur, il ne brûle dans l'air que dans une concentration de 5% à 15%. Ni le GNL ni le gaz naturel ne peuvent exploser à l'air libre. Puisque le gaz naturel sous sa forme liquide occupe un volume plus restreint, il est souvent stocké et transporté sous cette forme. Et voilà qu'après l'annonce de la possibilité de développer l'Afrique noire par le séduisant projet Transafricain Gaz Iranien, l'affaire du gazoduc transsaharien (TGS) surgit de sa tombe. Une rencontre regroupant les responsables de la compagnie Sonatrach et la compagnie NIOC nigériane et une mystérieuse compagnie du Niger : les trois compagnies ont été chargées par leurs gouvernements pour remédier à l'irrémédiable question de rentabilité de ce projet et de l'absence totale d'un quelconque impact économique sur le continent africain. Bien au contraire il faudrait éviter ce genre de projet qui sert de «pompe à vide» à l'Afrique noire. C'est un projet agressif qui servira uniquement l'intérêt des Européens, au mépris des populations africaines, les rendant encore plus pauvres et plus dépendantes de la rente du pétrole. En quelque sorte, la mauvaise expérience algérienne sera transférée en Afrique noire. L'Afrique noire a besoin de valoriser ses ressources énergétiques et de les utiliser pour son rattrapage économico-social, tout en créant une industrie chimique et pétrochimique créatrice de richesses. A quoi bon vendre son pétrole et importer de milliers de produits manufacturés de l'Europe, alors qu'on peut les fabriquer chez soi. A titre d'exemple, vendre à l'Union européenne une tonne de pétrole, cela nous coûtera 10 fois plus si on l'achète en produits transformés. Le transsaharien, comme tous les gazoducs algériens transcontinentaux (Medgaz, Galsi, GME), sont des projets à grand intérêt européen qui rentrent dans le chantage politique, qui livrent les peuples de l'Afrique à son ex-colonisateur les mains liées. On dit que l'Algérie, leadership du Transsaharien, entrant dans le cadre du NEPAD qui englobe l'Afrique blanche et l'Afrique noire, veut reprendre les rênes de ce projet mort-né et concrétiser l'idée que ce «bluff économique» va servir d'alibi pour se rechausser sur l'échiquier mondial des entreprises mondiales exportatrice de gaz, alors qu'elle n'arrive même pas à vendre son propre gaz ou rentabiliser ses infrastructures gazières du transport par canalisation qui tourne à moins de 50%, ou bien cesser de brûler par mévente plus de 3 millions de tonnes de GPL, soit l'équivalent de 1,5 milliard de m³ de gaz, soit la consommation de 36.500.000 personnes. L'Algérie doit miser sur l'Afrique noire en raccordant son demi-transsaharien sur le Transafricain Gaz Iranien, un projet libérateur d'abandonner l'Europe «sangsue» de l'Afrique. Il n'est pas dans l'habitude des Algériens de servir de bouc émissaire à la vieille Europe pour diviser l'Afrique et créer des tensions entre les communautés africaines. La concrétisation de ce projet, comme nous l'avons entendu, alimentera en gaz partiellement une seule capitale d'Afrique noire, Niamey, contrairement au Transafricain. Celui-ci desservira toutes les villes africaines en gaz, électricité et eau et créera autant de bonnes choses que de mauvaises que pourrait en créer le Transsaharien. L'Afrique noire malade, bien malade, pour laquelle on parcourt le monde depuis deux décennies, à la recherche de remèdes, essuyant parfois la moquerie et l'humiliation. En Afrique, les 3/4 de la population vivent au-dessous du seuil de la pauvreté absolue avec moins de 0,55 dollar, où les gens continuent de mourir de faim et de malnutrition, alors que de vastes ressources naturelles sont à portée de main. C'est la région où environ 70 pour cent de la population vit dans le noir, ou s'éclaire au feu de bois ou à la lampe à pétrole, alors que ses fleuves et leurs chutes peuvent éclairer tout le continent. |