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Un homme qui lit en vaut deux ! Et plus fidèle que le
livre tu meurs? Avant le chien, le livre demeure le meilleur ami de l'homme.
L'évolution et le progrès ont voulu le dédoubler avec le numérique mais le
papier tient encore bon avec 85% de lecteurs. Le plaisir du toucher, la
position confortable, aux toilettes, au lit, en passant par le fauteuil, le
livre se trimbale et s'adapte.
Le livre n'est concurrencé que dans les trains ou les autobus remplacé par les smartphones coinçant la jeunesse comme un ballon dans les filets. Ce fléau d'accaparement isole, dans une sphère stérile de photos, de jeux, etc. Ma nièce relaie plus de cinquante personnes dans son propre réseau. Cinquante messages par jour abrutissent le cerveau d'images. Le jeune «accro» est absorbé. Le «selfie» est à la mode, ravage même les pèlerins à La Mecque. Foin de ce fatras ! le livre répare, apaise, diffuse son message d'amour et de connaissance. Quel que soit son avenir, son passé demeure riche depuis les parchemins d'Alexandrie à La Pléiade. Les bibliothèques de par le monde sont devenues des temples du savoir, un prolongements de l'intelligence. A l'instar du boulanger, le livre nourrit. Le monde compte 1007 langues vivantes et on peut se demander comment l'humanité peut-elle communiquer conjointement et se comprendre malgré les différences linguistiques et culturelles ? La tentative de «l'espéranto» a foiré. La «francophonie» volontariste s'étend, grignote quelques pays hésitants. La foire, relais des libraires, se veut doter d'une diffusion au-delà des frontières, qu'elles soient celles d'Alger, du Caire de Frankfort, de Paris, un évènement que salue le lecteur. L'apanage du livre et surtout des idées exprimées, relatées au forums renforcent les profondeurs d'une foire. Le rôle de l'éditeur est déterminant. Il offre la bonne occasion de dénicher les «pépites littéraires» et offrir un lâcher d'idées sur la planète. La future conjoncture sur la future «route de la soie» est plus confortée dans ce paysage qui ressemble à un «bouillon de culture». Jean-Claude Lattes, associé au succès du livre, «un sac à billes» de Joseph Joffo, au «Da Vinci Code» de Dan Brown a «Léon l'Africain» d'Amine Malouf, ces passeurs de plaisir s'imposent par leur mise en lumière. Quand on pense à l'avalanche de manuscrits qui arrivent chaque jour (une publication retenue pour six milles manuscrits envoyés) M. Proust fut du lot des refusés pour sa «Recherche du temps perdu». Cette année, la Foire de Paris, cette grand-messe où la Russie fut à l'honneur avec une trentaine d'auteurs, le grand fil conducteur à retenir est celui des écrivains face au monde qui permettent à Asli Erdogan et à Kamel Daoud de s'exprimer sur les différents problèmes contemporains. C'est l'occasion de flâner à travers les quelque 1200 exposants, de rencontrer ses écrivains préférés (sur les 3000 auteurs annoncés) et de mordre à une délectation spirituelle sans fin. Du temps fort ! Qu'est ce qui rend un livre vivant ? Un prix Concourt ou Médicis n'est confirmé que par «la vox populaire». Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu'en fait un lecteur à un autre. Rien ne peut étouffer cet institut fondamental. L'homme s'efforce de partager les expériences qui le touchent le plus profondément. Le livre c'est la vie. Bernard Pivot qui a mis la lecture au cœur de sa réforme de l'école, publie avec sa fille Cécile, un bel ouvrage en forme d'éloge à la lecture, des écrivains et des lecteurs. Le père et sa fille dévoilent leurs rapports les plus intimes aux livres comment et où ils les dévorent, les rangent et vivent avec. Le rapport de plaisir sur cette langue merveilleuse que Fabrice Luchini sait si bien restituer la splendeur et la clarté. Le rapport d'Eric Orsenna à ce sujet rappelle le rôle fédérateur des bibliothèques auprès des «ado», leur place centrale en tant que lieu de vie dans les villages et villes. Une dimension plus que conviviale. L'amour de la lecture passe par celui des mots. Les mots sont nos maîtres et nos serveurs, nos compagnons de routes et des proches. Chaque mot a une identité, une histoire. Kamel Daoud est tombé jeune dans cette escarcelle comme le fut Obélisque dans la portion magique. Les Sumériens de la basse Mésopotamie sont avec les Egyptiens, les Crétois et les Chinois, les premiers inventeurs du système efficace de l'écriture. L'organisation de leur cités-Etats, disposées autour d'un temple rendant nécessaire une notation détaillée des livraisons et des transactions. L'écriture sumérienne répond aux exigences de l'activité économique des temples. On utilise d'abord les pictogrammes évoquant directement des objets. L'image et l'écriture se soutiennent mutuellement. Créée en 1981, la foire du livre où se tiennent éditeurs, libraires, auteurs et lecteurs, reste l'évènement de sa majesté le livre et du savoir». Certains titres continuent de franchir la barre des 100.000 exemplaires, comme c'est le cas aujourd'hui du dernier volume de la tétralogie d'Eléna Ferrante, de Jean d'Ormesson. Monsieur Vicent Monadé, président du centre national du livre, déclare : depuis des années, la lecture diminue. Le nombre des lecteurs baisse. Plongez la tête dans le sable en prétendant soit qu'il fait trop beau pour entrer dans une librairie, soit qu'il fait trop mauvais pour qu'ils sortent de chez eux, c'est refuser de voir le problème, et comme disait Hamlet : de lui faire front, de l'arrêter», et d'ajouter avec nuance : «Je sais que les livres sont l'avenir de ce à quoi nous tenons tous, la culture, la démocratie et la liberté de penser et d'écrire. Le moindre interdit de ce «vice impuni» qui a longtemps été la lecture, la langue de Molière dans son champ lexical sera réduite à une «peau de chagrin», comme disait Balzac. Comment ont-il atteint le Graal d'une publicité traditionnelle même au guide pratique dans l'édition de la revue «Lire» de Bernard Pivot ? La plus grande hantise des éditeurs est de passer à côté d'un bon texte. Encourager la lecture est un moyen de relever le niveau social et surtout celle de la pensée. Le SNL attribue des chèques de lecture de 15 euros aux écoliers et collégiens qui se présentent aux stands. Tous les lecteurs ne deviennent pas des écrivains, mais tous les écrivains sont de grands lecteurs. |
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