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Les frères Josh et Benny Safdie, 33 et 31 ans sont jeunes et de les retrouver en
compétition officielle avec «Good time» nous a fait du bien. Est-ce le meilleur
film de la compétition? Peut-être que sans doute oui.
C'est incontestablement la seule note de fraîcheur de la sélection qui
privilégie les castings plutôt que les films. Si vous avez raté les précédents
films de deux frangins ricains, «The Pleasure of Being Robbed», en 2008, puis
«Lenny and the Kids» et «Mad Love in New York», il
fait souligner ce qui fait leur particularité. Il s'agit de cinéastes
indépendants qui font des films avec trois rien sur
les marginaux de leur quartier à New York. Enfants de Jim Jarmusch,
lui même fils de John Cassavetes, ces deux malins se
sont fait une sacrée réputation dans le circuit du cinéma indépendant et auprès
des cinéphiles avertis. Avec «Good Time», les frères a Safdie
se payent une star, Robert Pattinson en lui offrant
un beau rôle à décrocher le prix d'interprétation masculine et il est top dans
ce film d'un braquage de deux frères mêmes pas truands qui finit mal. En
réalité c'est le contraire c'est la star qui se paye deux cinéastes prodiges et
emblématique du mouvement Mumblecore.
C'est quoi le Mumblecore ? Voilà une bonne question pour clore intelligemment cette couverture cannoise. Le Mumblecore qu'on vous laisse prononcer comme vous voulez, est une mouvance du cinéma indépendant américain née avec le 21ème siècle et les caméras numériques. Ces films sont caractérisés principalement par une production fauchée et traitent de sujets tournant autour des relations entre personnes de 20 à 30 ans, les dialogues sont en partie improvisés, et les acteurs non professionnels. Lynn Shelton, Andrew Bujalski, Mark Duplass, Jay Duplass, Aaron Katz, Joe Swanberg ou Barry Jenkins en sont les principales précise la fiche Wikipédia. Le mot mumblecore a été forgé en 2005 lors du festival du film de South by Southwest par Eric Masunaga, un ingénieur du son travaillant avec Bujalski (Mumble signifie marmonner en anglais). Ce fut Bujalski qui employa le premier le terme lors d'une interview. Filmer son quartier fait partie aussi de cette tendance. Par exemple quand Lamine Amine-Khodja tourne «Alger moins que zéro» il est le premier à être Mumblecore. Si vous êtes jeune, si vous filmez dans votre quartier des histoires qui concernent votre génération avec vos petits moyens et loin du Ministère de l'Inculture institutionnalisée vous pouvez désormais vous retrouver à Cannes en compétition officielle et vous aurez toute l'attention de Netflix ou Amazone. Mumblecore, c'est DzJoker par exemple. Vous voulez sauter le pas et envoyer balader toutes les commissions de lecture et censure du monde, welcome ? |